Avec Pinata, le trio chicagoéan de Volcano! sort son troisième album, quatre ans après le mitigé « Paperwork ». Toujours aussi bouillonnants et épuisants que sur leurs albums précédents, les Américains ont cette fois-ci néanmoins corrigé nombre de leur défauts.
Aaron With s’est un peu calmé, j’ai bien dit un peu, dans ses envolées lyriques et son chant exalté. Surtout, ses divagations sont désormais beaucoup moins ampoulées et se calent beaucoup mieux avec les mélodies déstructurées du combo. Car sur Piñata, on navigue encore en aveugle dans une atmosphère instable et tourmentée, dans laquelle les rafales et les récifs surgissent sans prévenir.
Piñata démarre donc en trombe, sur un ronronnement électronique, une batterie puissante et un chant qui monte progressivement en rage. La construction reste néanmoins stable et linéaire. Tout cela change avec le deuxième titre, « So Many Lemons », plus à l’image du reste de l’album. Tout se fait en urgence avec des textures déconcertantes qui ne laissent pas l’auditeur de tout repos.
Volcano! nous accorde quand même une pause avec « Fighter », ballade de trois minutes quand même hyper tendue mais dont on se repose dessus tant on devine que ce n’est qu’une accalmie. On sent donc un orage poisseux revenir avec « St.Mary of Nazareth », mais on le traverse joyeusement et la malice de « Long Gone », nous donne envie de retenter l’expérience. L’excitation est au rendez-vous, avec ce mélange de cool et de fureur qui rappelle les meilleures mélodies des Tape ‘n Tapes.