Résumé des épisodes précédents Brian, Carl, Dennis, Al et Mike forment un groupe en 1961 qu’ils appellent The Beach Boys. Le petit génie de la bande, Brian, s’impose rapidement comme le leader du groupe et définit son identité sonore : un mélange de rythmiques rock chères à Chuck Berry, d’harmonies vocales à la Four Freshman et, plus tard, de pop-songs inspirées du nabab Phil Spector. Succès monstre. Plage, surf, argent, émulation créative, filles qui hurlent. Les concerts s’enchainent comme les disques d’or et les chansons de Brian se font de plus en plus ambitieuses, rentrant ainsi en concurrence avec celles de leurs homologues british les Beatles. Mais les drogues arrivent, le Summer of Love, les hippies et tout ce bordel. L’obsession de Brian de réaliser son grand œuvre achève de semer le trouble dans ce tableau idyllique. Brian devient dingo et crée des symphonies adolescentes adressées à Dieu pas vraiment du goût de Mike qui, « ayant toujours été commercialement compétitif », lui rétorque de ne pas « déconner avec la formule ». S’en suit des années de procès, de désaccords majeurs, d’accords mineurs et d’embrouilles en tout genre. Résultat : le groupe périclite doucement et Brian s’enferme dans sa chambre en pyjama pour n’en ressortir que 20 années après et publier des albums solos de plus ou moins bonne facture.
Pour le 50e anniversaire de la création du groupe, les survivants (Carl est mort d’un cancer, Dennis s’est noyé) font mine de se réconcilier pour raviver la flamme du mythe et enregistrer un nouvel album (parce qu’on ne crache jamais sur de l’argent en ces temps de crise). Une tournée mondiale suit. La machine est relancée.
Ça ressemble à quoi ? Mélodies solaires et insouciantes, arrangements et constructions (parfois) sophistiqués, harmonies vocales à profusion. Du pur Beach Boys style. Mais lissé à l’extrême (merci Auto-Tune, Pro Tools & Co) et avec une frustrante production F.M 90’s qui s’échine à gommer les quelques belles aspérités des fragiles édifices du dernier de la fratrie Wilson. Cette fois ci, c’est sûr : ils n’ont pas déconné avec la formule.
C’est comment ? Ça aurait pu être pire. Une bonne moitié de chanson loins d’être mémorable (pour être gentil) et une autre nettement plus enthousiasmante (quelques tubes et une jolie fin d’album apaisée et émouvante). Mais aucune qui n’arrive vraiment à la cheville des joyaux d’antan ni même aux derniers sommets de Brian Wilson en solo (les poignants « Midnight’s Another Day » et « Southern California » sur l’album « That Lucky Old Sun »)
Meilleur morceau Le single « That’s Why God Made The Radio », nostalgique, bon enfant et efficace en diable. Si Dieu a inventé le vent, les cheveux, les décapotables, les routes fantasmatiques de Californie et les autoradios avec fonction RDS et réglage des balances, c’est sûrement pour ça. Qui aurait pu penser en 1962 que, 50 ans plus tard, les Boys seraient toujours là et participeraient à la conception de la bande-son de l’été 2012 ?
Pire morceau « The Private Life Of Bill And Sue », ses embardées plus ou moins mexicanisantes et son ambiance de club All Inclusive pour retraités.
N’oubliez pas les paroles Summer’s gone/ Gone like yesterday/ The nights grow cold/ It’s time to go (« Summer’s Gone »)
L’été sans fin Oui bon, on chipote, on chipote, mais le jour où Brian va passer l’arme à gauche, en bon fans de pop qui se respectent, on va tous pleurer comme des chochottes. On se consolera en réécoutant les splendeurs des années passées que sont « Pet Sounds », « Smile », « Sunflower » et « Surf’s Up ».