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The xx – Coexist

 The XX - Coexist

Ce n’est pas peu de dire qu’on l’attendait, le deuxième album de The xx ; non pas pour voir si les Anglais seraient victimes du syndrome du second album, mais plutôt savoir s’ils confirmaient leur statut de groupe important des 2010s, et s’ils pouvaient encore nous régaler de leur spleen glacial comme ils l’avaient fait avec « xx », l’abum sorti en 2009. La réponse à cette question eXXistentielle est : bof. 

Etayons. Le groupe a clairement choisi le changement dans la continuité, et appuie même un peu plus sur la reverb – un des ingrédients essentiels de leur mise en son stratosphérique. Les voix sont très en avant, l’album est globalement plus bavard, et les mélodies vocales moins neutres, plus élaborées, ce qui surprend parfois et amène un charme doucement mainstream à certains morceaux (« Try », ou « Missing »). On trouvera également sur « Coexist » moins de longues mélopées et dérives de guitares claires comme celles qui vous embarquaient très loin sur « Heart Skipped a Beat » ou « Night Time ». Bref, les morceaux sont plus standardisés.

 

Par contre, le travail sur les beats, impeccablement métronomiques et secs, comme sur « Chained » et « Swept Away », ou plus flottants, comme sur « Tides », est globalement plus expérimental, et très bien senti. Les  lignes de guitare, en revanche, sont moins inspirées, parfois un peu plates, malgré une mise en son toujours aussi aérienne et planante.

Globalement, la qualité du groupe tient beaucoup à cette hybridation des machines et des guitares emplies de spleen, une sorte de croisement entre Cure et Low pour faire vite, (une sorte de Lure, ou Cow – barrez en fonction de votre goût pour le groupe), et le mélange reste convaincant – malgré des trouées sur les morceaux sans squelette rythmique.

 

Alors, le groupe a-t-il peur du vide – c’est pourtant leur fond de commerce, le vide, l’absence, le manque – pour sembler si prompt au remplissage ? Des morceaux qui étaient promis à une ambiance hypnotique (« Fiction »), sont asphyxiées sous les couches instrumentales, et ne trouvent pas tout à fait leur respiration. Même le superbe « Unfold » n’échappe pas tout à fait à cette tendance. Le groupe aurait-il tenté de passer directement de « Dummy » à « Three » ? A-t-il trop d’idées ? Est-il en cours de formatage ?

Allez, ne soyons pas chien, « Swept Away », l’avant-dernier titre, évolue superbement, et on se régale par endroits sur ce nouvel album, donc pas de panique ; il nous faudra plutôt encore un peu de patience pour répondre à toutes ces questions sur un groupe passionnant, mais qui ici nous laisse sur notre faim, et n’échappe pas tout à fait à la comparaison avec son prédécesseur.

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