Il ne s’en cachait pas : Vanot a des tonnes d’enregistrements, de bandes, de projets avortés qui ne demandaient qu’à sortir. Alors, pour patienter en l’attente d’un successeur de « Bethesda », on peut se jeter sur les vingt-quatre minutes de musiques compilées par Silvain, écoutables sur son Bandcamp et dont on peut faire l’acquisition pour un minimum de 2,50€. Une paille.
Première surprise, il n’y a pas que les fans hardcore de Silvain Vanot qui seront comblés. Inspiré par The Faust Tapes et par le génie tutélaire Jim O’Rourke (rappelons leur collaboration sur « Tout Brille (en Attendant »), cette Vanot Tapes Vol. 1 vogue dans des eaux plus expérimentales. Débutant comme finit « A Day In The Life », soit par une jolie cacophonie en forme de collage sonore, les vingt-quatre minutes de la tape numérique naviguent entre bossa pépère (à 1’58), rock shoegaze (à 5’46), fragments de chansons et blagues potaches (« My life is another side project » ou encore le triturage d’une émission de radio au sujet de Brian Jones avec un certain Docteur Rolling Stones tout à fait gouailleur à partir de 6’45). On y croise aussi une bande-son de documentaires médicaux des laboratoires Laffont qui rappellent certains collages de Katerine sur le dyptique « Les Créatures » et « L’Homme à trois mains ».
L’affranchissement du format chanson nous permet aussi de passer d’un morceau à l’autre et de profiter de toute la science de Vanot dans les architectures sonores et la maîtrise instrumentale (toutes les parties de guitares sont superbes).
Le voyage se termine par un morceau de chanson génial (à 19’30), introduit par des effluves de patchouli puis parasité par des claviers qui zigzaguent et lézardent le titre. Enfin, on surfe en longboard sur une brève réminiscence (de « Rivières » peut-être ?) avec la voix spectrale de Vanot dans les suraigus.
Reviens Silvain !