Formé du côté de Baltimore, Arbouretum a déjà une riche discographie, que je ne connaissais pas vraiment au moment d’écouter ce « Coming Out of the Fog », nouvel album pour ces quatre rockeurs, option guitares lourdes et puissantes.
Mais sans jamais se départir de cette pesanteur, Arbouretum séduit avec ces huit titres, qui démontrent une sacrée maîtrise. Parce que, si le groupe emmené par Dave Heumann (au chant) sait faire rugir les guitare et chauffer les amplis, l’inspiration est plus variée qu’il n’y paraît au début. C’est finalement un panel d’ambiances très proches de ce qui se faisait en rock au milieu de années 70 auquel on a droit, mais sans la poussière que certains groupes affectent de mettre sur leur musique. La production est au poil, soignée à la perfection, et donne ce qu’il faut d’ampleur aux deux ballades (« Coming Out of the Fog », « Oceans Don’t Sing », si classique, si efficace) mais fournit tout aussi efficacement les titres plus durs du disque. La section rythmique sait envoyer du lourd quand il faut, avec un duo basse-batterie qui a un côté implacable, évoquant Dead Meadow par exemple, et des lignes de guitares chauffées à blanc (« Renouncer », « The Promise ») qui plaquent au sol. Mais tout cela reste très élégant, comme si Arbouretum ne faisait jamais vraiment son choix entre le confort des nuages où règne la voix magistrale de Dave Heumann et la gravité qui le relie au sol. En jouant ainsi à l’insaisissable mais en laissant apercevoir un talent brillant, Arbouretum fait monter le désir et le degré de réussite d’un album remarquable.