Que dire de plus sur ce classique qu’est « Transformer » ? En 1972, avec ce disque, le rock des bas fonds de New York débordait des égouts et venait se répandre bien au delà de la Grosse Pomme. Après un premier album qui fermait plus qu’il n’ouvrait, « Transformer » fait office de premier véritable album solo de Lou Reed. Avec David Bowie et Mick Ronson à la production – tout de même ! – « Transformer » a un nouveau son, une pêche d’enfer et des chansons incroyables (presque uniquement des classiques) : d’entrée de jeu, « Vicious » distille son venin à grands coups de guitares électriques ; « Perfect Day » est l’une des ballades les plus émouvantes de l’histoire du rock (reprise par le cinéma, différents groupes de rock et même par le gratin du rock de 1997 pour une œuvre caritative). « Walk on the Wild Side » sera l’énorme tube que l’on connaît – un arbre assez jazzy qui cachera une forêt rock. Sur la face B, « Satellite of Love » sait également nous mettre sur orbite ; « Wagon Wheel » et « I’m So Free » remettent un coup d’accélérateur avant que « Goodnight Ladies » vienne clore le bal avec de somptueux arrangements New Orleans.
Quarante ans plus tard, « Transformer » reste un classique passionnant, un album qui ferme définitivement les années flower-power et qui ouvre les portes du glam aux Etats-Unis. Un disque qui (pour paraphraser Manset) « découpe le monde à coups de rasoir pour voir au coeur du fruit (la Grosse Pomme bien sûr) le noyau noir ».