Le trio français a sorti il y a deux ans “Uncity Nation”, à côté duquel je suis passé, ce que je regrette rétrospectivement, mais je peux toujours me rattraper, non ? Voici donc un second disque, qui annonce une plongée en eaux profondes. Or, ce n’est pas tout à fait le cas…
Le groupe a pris le parti de cueillir l’auditeur par un “Cowboy” très vocal, très enveloppant, qui distille rapidement des couches de brouillard, dans lequel il fait bon se lover : guitares éthérées, nappes de clavier et voix surplombant le tout séduisent rapidement. International Hyper Rythmique trompe par son nom : les rythmes sont toujours changeants, même si l’impression générale est celle d’un nuage. Mais il est connu que c’est bien là haut que le temps change le plus vite, que les vents sont les plus forts. Le groupe l’a bien saisi, et passe d’une caresse tout en légèreté (“Marble Giant”, aux contours flous, avec des nappes de synthés qui se mélangent avec joie aux guitares) à de superbes envolées pop (“Caravan”) ou une forme rock plus râpeuse (“Vertigo”, “Spike Heel”), le tout sans s’égarer. Ces allers-retours se suivent et ne se ressemblent pas. Du temps suspendu de “Stone and Dust” à l’évocation de la cold wave (Interpol n’est pas loin) de “Norma Jeane” à une ballade captivante (“A Little Song”), IHR fait tout bien, sans perdre son identité. Celle-ci distillée entre la voix de Laurence, l’atmosphère et la production subtile : une preuve de talent, de confiance en soi et d’adresse, tout ça à la fois, pour une jolie réussite.