Ma première rencontre avec The Pirouettes avait un air d’été indien. Déjà, c’était effectivement au début de l’automne, mais en plus ils citaient Joe Dassin sur leur premier EP, avec “Ce matin, l’été indien”. Mais ces 6 titres sont un changement de braquet pour ce duo qui a un art consommé de la pop immédiate, de la référence agile qui vient percuter des introspections de gens de leur âge. Bref, il y a de tout, et surtout un charme fou, celui d’”Un mec en or” par exemple. A la fois synth pop et petit groove insidieux, difficile de décrocher de ce qui est de toute évidence un tube, comme “Dernier métro”, qui cavale à toute blinde. Les Bordelais de Bengale avaient un tube avec “Dernier tramway”, mais les Pirouettes sont dans un style bien différent, plus terre à terre, sautillant et véritable appel à une course folle dans les couloirs du métro. En véritables enfants pop, c’est aussi les références qui surgissent, entre un côté Elli et Jacno et des références comme “Robocop”, et Leo et Vicky sont à l’évidence plus doués pour redonner vie au flic robot que le sinistre reboot au cinéma. Mais ils ont aussi le coeur tendre (“Oublie-moi”, ou comment devenir accroc à une chanson sur un largage en bonne et due forme) et une belle maturité, qui perce sur “Briller comme des étoiles”, très lucide sur la “condition” de musicien, ou “Chanter sous les cocotiers”. Les textes se font alors plus intimes, comme une façon de rappeler que derrière son jeune âge, le duo a du vécu, des interrogations. Et à chaque fois, il y a le truc qui fait mouche, le refrain immédiat, mais aussi cette touche à la fois mutine et intime. Malins, ces deux jeunes gens n’en sont pas à leur première pirouette réussie : on ne peut que leur souhaiter de nous en faire d’autres aussi belles que celles-ci.
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