Le premier album de Danton Eeprom, projet de Julien Brambilla, m’avait bel et bien échappé. Ce nouveau disque, “If Looks Could Kill”, a déjà pour lui une pochette en corrélation avec son titre, le musicien français semblant nous transpercer de son regard. Puis les premières notes retentissent : c’est chaud, c’est moite d’entrée de jeu. Impossible de classer ce disque d’électro : ce n’en est pas toujours, c’est autre chose, à la fois très évocateur, avec un tranchant pop qui va de pair avec une bonne dose d’un r’n’b synthétique qui prend rapidement de l’ampleur. Les lumières ne sont pas éteintes sur ce disque, elles ont plutôt ce clignotement qui les rend aussi attirantes que flippantes. Mais on plonge, tant pis : “Hex Tape”, “All American Apparel” ou “Melodrama in Cinerama” collent vite à la peau, font danser, sont bardées de références évocatrices de la culture pop. La production est carrée, ne dénature pas les chansons, les laisse vivre. Elle permet à Danton Eeprom de se lancer dans des tubes house implacables, comme l’épique “Hungry for More” ou “Femdom”, potentielle bombe de dancefloor. Le musicien s’amuse et lâche les chevaux (“Never Ask, Never Tell”), brouillant de fait les pistes, jouant sur le créneau de la sensualité sans jamais s’en contenter. Loin d’être difficile à suivre, l’album est un condensé finalement assez pop de courants comme le r’n’b ou l’électro : malin, joueur et habile faiseur de chansons, Danton Eeprom met en plein dans le mille.