C’est en 2005 que sort ce quatrième album studio d’Annegarn pour le label Tôt ou Tard. Un album qu’on a tout de suite envie de détester. Annegarn a toujours été un excentrique, c’est un fait. Et les excentriques, ça force souvent l’admiration. Parfois ça fatigue, aussi. Et avec un titre comme ça, on n’a pas forcément envie de faire d’efforts. Cela tombe mal parce que le bien nommé « Plouc » commence avec un morceau tout bonnement insupportable, joué par une fanfare assourdissante. Tout ce qu’il y a de plus irritable en musique : une chanson à danser, à boire, festive, presque paillarde. Bref, Annegarn fait son petit malin et c’est l’auditeur qui en pâtit. Pourtant, l’album réserve son lot de bonnes surprises. La ritournelle folk « J2M » (qui parle de Jean-Marie Messier – heureusement, ce n’est pas aussi explicite que chez les horripilants Noir Désir…) et surtout le quasi-celtique « Potron-Minet » qui n’aurait pas fait tache dans la discographie de Fairport Convention ou encore le merveilleux « Qui m’entend ? » au texte à la fois naïf et sombre (« qui me sent quelqu’un me sent-il me semble que je sois sensible« ) où l’on retrouve l’Annegarn qu’on aime, ce poète libre et touchant. Tout sauf un plouc.