« Choup doup doup haaa ». Bon alors, oui, OK, le dernier Metronomy, « Love Letters », est très consensuel, et c’est loin d’être un album révolutionnaire. A la première écoute, on se dit que ça manque pas mal d’originalité, et que Joseph Mount aurait pu se casser un peu plus la tête avant de nous sortir cet album… Les plus grincheux diront même qu’il n’apporte pas grand-chose par rapport à « The English Riviera » sorti en 2011.
Cela étant dit, cette première écoute ne m’a donné qu’une envie : en faire une deuxième, puis une troisième, et puis, petit à petit, « Love Letters » s’est installé, pour devenir un des albums que j’écoute le plus depuis le début de l’été : hyper efficace, à la fois dansant et entêtant, « Love Letters » ressemble à un mix (réussi) de la plus belle pop de ces quarante dernières années : électro-sixties (un peu de Lennon et de Kraftwerk sur « Reservoir »), Motown-seventies (un peu de Bowie et de Stevie Wonder sur « The Upsetter » ou « Love Letters »), électro-eighties (beaucoup de Kraftwerk – encore – sur « Boy Racers » ou « Call me »), pop-minimaliste (« Monstrous » ou « Aquarius »)… Il faut bien reconnaître que Joseph Mount et son groupe ont réussi là une synthèse qui fait de « Love Letters » un album quasi parfait… pour partir en vacances. On l’écoutera dans la voiture ou dans le train, on le repassera à la plage ou au bord de la piscine (les cigales et le plongeon au milieu de la splendide « The Most Immaculate Haircut »)… Bref, on fredonnera ces chansons pendant tout l’été.
Finalement, les membres de Metronomy se sont sans doute bien cassé la tête, pas pour faire dans l’original, mais pour arriver à cette synthèse en cherchant à faire l’Album pop avec un grand A. Ils n’y sont pas tout à fait arrivés, mais les chansons « Reservoir », « Boy Racers », « Love Letters » ou encore « I’m Aquarius » sont de potentiels tubes et/ou classiques, et tout comme « The English Riviera » marqua l’année 2011, il est indéniable que « Love Letters » restera comme un des albums pop de 2014 : joyeux et efficace, de ceux qu’on écoute et reécoute avec délectation.