Formés en 1986 à Brighton et auteurs d’une poignée de disques aussi admirables que méconnus, The Popguns font partie de ces groupes pop de second plan, valeureux combattants injustement oubliés par l’histoire. Pourtant, comme en atteste le vif engouement suscité par les annonces successives du tout premier concert parisien de la bande en début d’année, puis de la sortie d’un nouveau single (« Lovejunky ») en septembre dernier, les Anglais savent toujours faire battre le cœur de leurs admirateurs. Mis en sommeil depuis 1996 et l’album « A Plus de Cent », le groupe renaît enfin de ses cendres, soutenu dans sa démarche par le label Matinée, gage de qualité s’il en est. Urgent, mélodiquement imparable, « Pop Fiction » aligne sans s’essouffler dix nouveaux titres et autant de petits tubes en puissance. D’un astucieux clin d’œil à ses lointaines heures de gloire (« Still Waiting for the Winter » et ses voix joliment entrelacées, en référence au single « Waiting for the Winter », paru en 1989) à un hommage teinté de romantisme à l’unimaginably cool Chet Baker (« Alfa Romeo », pop song idéalement carénée), Wendy et ses compagnons prouvent qu’ils n’ont absolument rien à envier à tous leurs descendants de la scène indiepop. L’incroyable tenue de l’affaire porte même à croire que ce come-back gagnant ne fait qu’annoncer le début d’une nouvelle aventure savoureuse. Remercions donc The Popguns, qui réalisent encore une fois nos rêves, en écrivant sous nos yeux une nouvelle page de « Pop Fiction ».