Echo. Réverbération. Des voix qui flottent, des guitares qui émergent de la brume. Et de la pop pure. Udo und Brigitte, c’est tout cela. Un de ces miracles comme on en rencontre de temps en temps. Figure de la scène lilloise depuis plusieurs années maintenant, ce groupe – dont le nom provient de personnages d’une méthode d’apprentissage de l’allemand bien connue des trentenaires – avait déjà attiré l’attention des pop addicts avec son premier album « Can’t Deutsch This » en 2010. Avec « Back to White Woods » – titre en référence au quartier lillois de Bois Blancs –, le groupe de Damien Zelmann et Raphaelle Denhez passe la surmultipliée et livre un disque en forme de rêve.
Aux pop songs très habiles du premier album, succèdent des titres de grande ampleur, à la construction et aux structures vocales plus complexes. « Cupido » s’ouvre sur des harmonies vocales irréelles, avant qu’une guitare typique de l’indie rock des années 90 (Pavement, Sebadoh ou encore Dinosaur Jr viennent spontanément à l’esprit) ne débarque pour tisser une mélodie totalement imparable. C’est ce mélange entre les obsessions sixties de Damien Zelmann – « Phil Spector, le mur du son » par Mick Brown a longtemps été son livre de chevet – et la culture de la musique alternative de la fin du siècle dernier, qui donne tout le sel aux disques d’Udo und Brigitte.
Les morceaux s’étirent désormais sur plusieurs minutes, se développent en mouvements (« Camionista Fantasma ») ; la gestion de l’espace et des silences a eu une part très importante dans la conception de cet album. Le tempo général de l’album est assez lent, comme pour laisser à l’auditeur le temps de s’imprégner de l’environnement, de l’écho qui s’attache à chaque accord plaqué, à chaque harmonie (« Pips Chortle »).
L’album se termine avec « (Not in) 27 Club », perle semi-instrumentale folk et lumineuse, avec un titre en clin d’oeil au fameux club des musiciens rock morts à 27 ans. Raphaelle et Damien sont toujours bien présents, et ce splendide album nous le rappelle plus que jamais. Bientôt la suite ? Ich komme sofort !