Formé autour de Darryl Mather (Someloves, Lime Spiders) au milieu des années 90, The Orange Humble Band est précisément ce que l’on a coutume d’appeler un « groupe culte ». Plutôt méconnu, le premier essai de la formation australienne (« Assorted Creams », 1997), figure ainsi régulièrement en bonne place dans les classements des meilleurs albums de l’histoire de la Power pop. Il faut dire que Mather avait alors su s’adjoindre les talents de quelques-uns des musiciens les plus importants du genre, au premier rang desquels le chanteur américain Ken Stringfellow, co-leader des illustres Posies. Un deuxième long format avait suivi en 2000, avant que Darryl Mather ne décide de prendre quelques distances avec ses activités musicales, condamnant le projet à un inexorable oubli, du moins en dehors des cercles spécialisés.
Les démons de la Power pop sont heureusement bien vivaces, et le groupe retrouvera finalement le chemin des prestigieux studios Ardent en octobre 2012, pour l’enregistrement de ce troisième effort qui vient finalement d’achever un très long chemin jusqu’à nos platines. Avec un line-up de base quasi inchangé (Mather et Stringfellow en tête de pont, le guitariste de Let’s Active Mitch Easter à la production, Jody Stephens de Big Star derrière les fûts et Jon Auer, l’autre moitié des Posies, en renfort), The Orange Humble Band remet le couvert pour quinze pépites frappées du sceau de l’intemporalité. Au menu des réjouissances, harmonies vocales en cascades, cordes ciselées, cuivres sudistes rutilants et guitares carillonnantes à foison. Autant dire que nous sommes ici en territoire archi-connu. Impossible, pourtant, de résister à cet enchaînement de trésors mélodiques exécutés avec la force tranquille des plus grands, et sur lesquels s’illustrent également une belle brochette de « special guests » tels que Dwight Twilley, Carl Marsh, Van Duren ou Spooner Oldham.
En cette année 2015, où commence aussi à se profiler le retour majestueux des Ecossais de Teenage Fanclub, notre vieille amie la Power pop se porte décidément comme un charme. Avec ce « Depressing Beauty » au casting cinq étoiles, elle retrouve même le lustre de ses plus belles heures.
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