Brian Lopez fait partie de la scène toujours florissante de Tucson, Arizona. S’il ne m’était pas forcément très connu avant l’écoute de ce disque, malgré le petit succès critique de “Ultra”, paru en 2011, la première écoute de ce “Static Noise” m’a fait tendre l’oreille. On y entend rapidement de très belles choses, des passages de cordes fantastiques, une atmosphère qui oscille entre soleil de plomb et country folk de belle facture, et rapidement la personnalité du musicien, aux boucles qui évoqueront d’autres Lopez aux fans de NBA, émerge.
Disque commencé dans la colère et la fureur d’un ciel orageux, incarnées par des guitares chauffées à blanc sur “Mercury in Retrograde”, il s’éparpille vite. Non sans bonheur, tant Brian Lopez semble capable de fendre l’âme sur des ballades d’un classicisme absolu (“Wrong or Wright”, “Persephone”, “Goodnight” – avec même des cuivres), optant pour des habits pop qui lui vont à merveille, avec des cordes superbes et un talent inné pour la mélodie qui touche en plein coeur, allant même jusqu’à ajouter des choeurs gospel. Mais le gars de l’Arizona sait aussi trousser des chansons de rock à la manière d’un pistolero (“Modern Man”, “I Don’t”), un peu de country qui fouette les sangs (“Crossfire Cries”) sans se départir de son écriture des plus abouties. Celle-ci lui permet aussi de signer quelques beaux passages d’un psychédélisme écrasé de soleil (“World Unknown”, “When I Was a Mountain”), que met aussi en valeur la production consistante mais subtile. “Static Noise” porte bien mal son nom, si l’on en juge par la faculté du musicien à avancer en toutes directions avec un bonheur égal : il est plus que recommandé de lui emboîter le pas !