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Disques

Nicholas Krgovich – The Hills

Nicholas Krgovich - The Hills

Il l’avait confessé lui même (chez Vice ou Slate, peu importe) : il serait difficile pour Nicholas de sortir de son épique « On Sunset ». Après des sessions étalées sur quatre années (2008-2012), qui sonnent comme un requiem après un KO technique, Nicholas Krgovich est sorti du ring du studio vainqueur mais un peu groggy. Il ne lui restait plus qu’à retrouver un peu de punch en explorant ce qui fait le corps de son Grand Oeuvre, d’où la relecture en solo l’an passé, « On Cahuenga », et à se vider la tête en exhumant les chutes de studio, « The Hills » donc, pour en finir une fois pour toutes.

The Hills contient ainsi huit chansons issues des sessions de « On Sunset » et de quatre mini mix orchestraux (les « details », pas du tout insignifiants) de titres un peu phares. On y retrouve le savant mélange de pop et de surproduction eighties qui nous avait tant plu dans « On Sunset », le côté palimpseste en plus. Comme on avait aimé se plonger dans les mille et uns détails de cette féérie, on s’amuse à se perdre à nouveau dans des titres et ambiances connues et pourtant nouveaux, à défaut d’entendre des titres neufs et de le voir en compagnie de Laëtitia Sadier lors de leur tournée européenne du mois de mars. Pas de précipitation, ami lecteur prompt à dégainer tickster, évidemment (soupir), ils ne passent pas en France, ni en Suède (re-soupir).

On apprécie particulièrement la contrebasse de luxe qui court un peu partout et qui donne un charme un petit peu suranné, presque drum & bass, à cette production hors du temps qui fait le sel de ce diptyque (je sors « On Cahuenga », trop à part pour parler de trilogie). Il fait toujours beau et chaud à L.A. près de ce « Sunset Tower » :

Et on apprécie de pouvoir s’accrocher les oreilles plus attentivementaux cordes et de se laisser porter par les vents dans les détails des petites merveilles pop orchestrales dépouillées de presque tout le matériel électronique. 

On aime aussi les morceaux presque jazzy cotonneux, tellement classes à la Fitzgerald comme « Written on the wind ». C’est peut être d’ailleurs là qu’il faut chercher la tonalité de l’album, loin des tentations r n’ b de « On Sunset », ou l’ascétisme de « On Cahuenga ». Faut-il voir « Out Of Work Jazz Singer » comme une relecture neo acid jazz, post-Truffaz, du titre « The Jazz Singer » paru en 2008 sur le ep « Judy At The Grove » de No Kids ? On découvre ainsi au passage que Krgovich travaillait donc sur deux projets ambitieux en même temps et que l’un et l’autre se contaminaient, que la east coast infusait dans la west coast.

No Kids – The Jazz Singer :

 

Malgré tout, on reste un peu sur notre faim car, même s’ils sont les restes d’un banquet de luxe, on retrouve presque des marques de dents un peu partout (ce petit gimmick entêtant de clavier sur « Mountain Of Song » par exemple).

Maintenant que le solde de tout compte est fait, on attend, de pied ferme, le prochain véritable nouvel album de Nicholas annoncé pour l’automne 2016. Il nous le confiait gentiment par mail en décembre, on a pris ça comme une promesse.

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