C’est à la fin du printemps que Old Mountain Station a offert ce nouveau disque, trois ans après un premier effort déjà très recommandable. Comme il arrive parfois injustement, les bons disques ne connaissent pas l’exposition qu’ils méritent, et c’est le cas de ce “Shapes” parfaitement ciselé, dont je parle plusieurs mois après sa sortie. C’est d’ailleurs le cycle de vie que peut facilement connaître ce disque, dont l’évidence mélodique et la parfaite assimilation d’influences qui pourraient être étouffantes (Grandaddy, Girls in Hawaii) ne font aucun doute. Il nous devient vite familier, confortable, mais on se rend compte qu’après que c’est une chance, et la preuve d’un réel talent.
La voix de Thomas Richet, légèrement voilée et aussi très douce, s’accorde à merveille aux lignes de guitares au son lo-fi, avec le bon dosage entre un peu de “gras” et une élégance jamais démentie. Tout est question d’équilibre, et celui de Old Mountain Station est idéal. Les mélodies sont toutes remarquables (“High Rises” se distingue particulièrement), parfois vaporeuses, souvent directes (“Hold On”, “Middle” ) voire même joliment caressantes (“There’s No Such Thing as Forever”, “High Rises”, “Come Back Again”). Si la passion du quatuor (renouvelé à 50% sur ce disque) pour Pavement s’entend sur “Crooked Smiles”, l’album est riche de suffisamment d’influences bien digérées pour ne pas s’enfermer, et trouver ainsi sa propre identité. Celle-ci, forte d’une richesse mélodique qui résiste à l’épreuve des semaines, est la marque d’un disque qui mérite qu’on lui accorde de nombreuses écoutes.