A tout ceux qui se posent la question de savoir si, oui ou non il faut aller voir un concert du groupe It It Anita, la réponse est oui, assurément et indéniablement oui, tant le groupe est une belle décharge d’énergie distordue une fois lâché sur scène. Pour ceux qui n’ont pas encore eu la chance d’assister à ça, il est toujours possible d’écouter leur nouveau disque, « Agaaiin », qui n’est pas en reste lorsqu’il s’agit de dégainer les guitares saturées tout en hurlant dans les micros.
Pour cet album, les quatre musiciens de It It Anita ont fait de nouveau appel à John Agnello pour la production – après un excellent EP, le bien nommé « Recorded by John Agnello » – et ça se ressent dès les premières notes de « 25 (From Floor To Ceiling) » qui fonce à toute berzingue. Cette immédiateté fait plaisir à entendre tant on y retrouve toutes les figures de style du noise-rock : Les guitares sont parfois aussi râpeuses que du fil de fer barbelé, non sans une bonne dose de distorsion, la batterie cogne très fort, ça crie beaucoup dans les micros et la basse se tient en embuscade pour mieux vous surprendre, en particulier au moment où vous ne vous y attendez pas.
Et pourtant, au milieu de ce déferlement guitaristique, il y a les cinq minutes et vingt-six secondes de (faux) calme avec « Parnsip (Terminal) » dont les accords en mode mineur accompagnent plutôt bien cette vieille mélancolie qui débarque toujours au mois de novembre. Une pause rassurante au milieu des déroutants « III » et « VI » dont les bizarreries sonores évoquent par instant le meilleur des morceaux qu’a enregistrés Eric Gaffney sur « Bubble & Scrape ». Pour le reste, « Agaaiin » devrait plaire aux amateurs de Dinosaur Jr, Sonic Youth et à tous ceux pour qui le bruit est le plus précieux des sons. Pour les intéressés, ils joueront à l’Espace B le 22 Novembre.