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Wire – Silver/Lead

Wire - Silver/Lead

A l’écoute des dix morceaux de « Silver/Lead », on ne peut s’empêcher d’analyser la carrière de Wire depuis ces dix dernières années, notamment avec le départ de Bruce Gilbert et la sortie de « Object 47 » qui annonçait déjà un virage pop et abstrait. Des traits de compositions que l’on doit fort probablement à Colin Newman et que l’on retrouve aussi dans sa carrière solo – notamment ces deux chef d’oeuvres que sont « Commercial Suicide » et « It Seems » – mais aussi dans ses collaborations avec, entre autres, le groupe Githead. Mais l’arrivée de Matthew Simms en 2010 en tant que second guitariste semble aussi avoir changé la donne. Comme poussé dans ces derniers retranchements, le groupe garde cette énergie punk des débuts tout en cherchant, inlassablement, à garder une certaine modernité dans l’écriture.

Passé la très belle ouverture « Playing Harp for the Fishes » – où se marie lignes abstraites, guitares saturées et effets de modulation – on a droit à l’immense « Short Elevated Period » dont la puissance de frappe sonne avec une ferveur qui fait plaisir à entendre. Les phrases de guitare sont angulaires et distordue, les basses sont puissantes et prognathes, la rythmique est sans égale, maniant un certain sens du tempo dont il faut savoir apprécier l’art de s’arrêter. 

Plus loin, Wire calme parfois le jeu avec « An Alibi » ou encore « Brio », et on croit même y déceler une guitare acoustique au fond du mix. Mais si l’ambiance porte en elle la nostalgie de quelques époques désormais terminées, cette musique reste indéniablement ancrée dans le présent. Sur les dernières notes de « Silver/Lead », on finit par se demander comment cet album réussit à marier pop et punk, avec des accents parfois électroniques qui rendent le tout si moderne. Une impression qu’il faudra aller vérifier le 12 mai à la Maroquinerie.

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