On découvre le nouvel album de Zombie Zombie à travers le prisme de sa superbe pochette dessinée par Philippe Druillet. Un trait qui évoque instantanément le magazine Métal Hurlant, rattachant une bonne fois pour toute la musique du trio – Dr Schönberg a rejoint Cosmic Néman et Étienne Jaumet depuis quelques temps déjà – à toute la contre-culture française des années 70. Une hypothèse confirmée après avoir écouté ces six nouveaux titres, de loin les plus directs qu’ils pouvaient réaliser : on raconte d’ailleurs que l’enregistrement s’est déroulé sur sept jours.
Dès le deuxième titre, « Ils Existent », Zombie Zombie semble tirer une ultime révérence à John Carpenter. Mais si Cosmic Néman et Etienne Jaumet avaient démarré il y a presque dix ans en imaginant une nouvelle bande-son inspirée par le maître du cinéma d’horreur, ils ont depuis choisi d’explorer quelques chemins supplémentaires tout en abandonnant cette nostalgie certes délicieuse. Ici l’énergie est de mise et les compositions sont à la gloire du free-jazz, des rythmiques hypnotiques, des bourdons joués sur de vieux synthétiseurs, des percussions caribéennes et du field-recording tropical. Comme une citadelle perdue que l’on explore inlassablement, la musique de Zombie Zombie se joue de l’électronique pour lorgner doucement vers l’avant-garde avec un vieux saxophone à l’appui.
Le disque termine avec « Heavy Meditation », où l’on observe un premier ralentissement sur une dizaine de minutes avant de se conclure sur un long drone où les machines semblent bloquées sur un étrange pattern, il reste quelques percussions et une dernière salve de saxophone vient étourdir l’auditeur. Des ambiances psychédéliques qui évoquent certains livres de science fiction dont les pages, jaunies par le temps, feraient presque écho à la musique de Zombie Zombie.