On a toujours été fan d’Olivier Briand que ce soit avec le rock « Sec » qui tabasse « pas pote marié » 1=0, ou même son projet plus intimiste Salima Tej (on se rappelle une géniale reprise folk de « Prayer to God ». Genre).
Retrouver son côté doudou dans ses « Collabs » est donc tout à fait réjouissant. Surtout qu’il se laisse aller à la rêverie avec des productions triturées, laissant du champ à l’inachevé, à la bidouille (« More Attached », lumineux et éthéré) le tout avec une voix retenue, à la limite de la fêlure (« Just Ending », mélodie fragile sur des arrangements parcimonieux). Dire qu’il n’y a pas traces de rock dans « Collabs » serait faux même si elles ne subsistent plus qu’à l’état de fragments : la rythmique sur “One Guide” qui me rappelle l’ossature métal des blues de Jason Molina, le solo baveux et crachotant de « Lowest Part » sur des basses heavy et une batterie qui claque et qui semble enregistrée dans l’Electrical Audio, ce n’est tout de même pas pour rien. Fils de métal un jour… Toolien toujours.
Le seul truc qu’on regrette, c’est le chant en anglais, tant on adore les paroles de notre héraut-prophète (« Qui ? ») à qui on n’a jamais demandé si son alias Veejay était lié au film de Gurun Duth, chéri par Assayas, « Assoiffé ». Dans ce dernier, Vijay, poète maudit désespéré et suicidaire choisit in extremis de refuser la gloire pour une vie obscure et quitte la société des hommes. On espère que la Fortune présentera sa tignasse à headbanging du côté de Saintes au plus vite pour notre rockeur à capuche grise, émigré sur la côte Ouest.