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Concerts

Lambchop – Paris, Le Bataclan, 15 novembre 2006

LAMBCHOP – Paris, Le Bataclan, 15 Novembre 2006

Vendredi 15 novembre au Bataclan, nous sommes allés voir ce que le Tennessee a produit de mieux depuis des années : les bien nommés Lambchop, from Nashville.
Dans un Bataclan bien rempli de quadras confortablement assis dans les fauteuils rouges de la salle (aucun Stetson à déplorer dans l’assistance), la première partie, Hands Off Cuba, side project instrumental du guitariste Scott Martin, passe gentiment, un peu de bruit (pour rien ?!) et puis voilà, mais de toute façon était-on venu pour cela ?
Et voilà qu’arrive le groupe, onze membres, remplissant la scène du Bataclan (il y a moins de monde aux balcons de la salle, persifleront les mauvaises langues). Un quatuor féminin à cordes (The Dafo string quartet), un piano à queue, quatre guitaristes (dont Kurt), une basse, la batterie et un clavier-programmeur.
La scène est joliment mise en valeur par cinq gros ballons blancs suspendus, où un artiste new-yorkais (dont le nom m’a échappé) fait passer durant tout le concert de la vidéo. Belle installation que nos amis de l’art contemporain n’auraient pas reniée.
Le concert débute par une longue séquence expérimentale du quatuor à cordes.
Pas mémorable.
Enfin… Quel plaisir de voir Kurt Wagner ! Chanteur-guitariste-compositeur avec son éternelle casquette vissée sur la tête, ses grosses lunettes carrées, assis, et ce durant l’intégralité du concert ! Quelle voix. Quel charisme.
Concert bien mené sans temps mort, aucun endormissement n’est à signaler dans la salle, au contraire. Parfois, même, le turbulent pianiste sort quelques vannes à Kurt Wagner dont je vais citer la substance :
(je précise qu’un gentil traducteur s’est dévoué dans la salle pour nous, public francophone anglophobe)
"C’est l’histoire d’un mec qui va au lit, sa femme est allongée et il lui dit :
-This is the pig I’ve been f***ing.
Sa femme lui répond alors :
-That’s not a pig, that’s a dog.
Et son mari :
-I wasn’t talking to you."
L’autre temps fort est le moment où le virtuose du grand piano va sortir des posters tendancieux, représentant des jeunes mâles – ayant fait au moins autant de prise de masse en musculation que l’un des chroniqueurs de ce site que je ne citerai pas – plus que dévêtus et plus que suggestifs.
S’ensuit un dialogue assez surréaliste entre Kurt et Virtuose sur la préférence de notre Ray Charles de la country concernant ces éphèbes.
Bon.
Il est à noter également qu’Alex le guitariste "slide" du groupe n’est resté que durant une chanson puis s’est absenté, Kurt nous dira après qu’il était malade comme un chien.

Si Lambchop est un excellent groupe sur cd, il n’en est pas moins également un formidable groupe scénique dans la grande lignée indie statique ; où les chansons des chefs-d’œuvre passés (notamment la chanson "My Blue Wave" sur son chien dont je cite les paroles cultes : "You lay around the house, nothin’ much to bark about. Jump onto the bed, just bones and squirrels inside your head") sont reprises au plus grand plaisir des fans dans la salle, et les chansons du dernier album, "Damaged", ne déméritent pas. A noter un jeu de batterie au doigt qui a certainement dû régaler les techniciens.
Kurt nous offrira même à la fin un de ces grands moments de bravoure soul auxquels il se risque rarement – y compris sur cd -, agitant les bras d’une manière que Kanye West ne renierait pas et bougeant la tête de la façon qui lui a valu son surnom de Ray Charles blanc.

La cuisson était à point ce soir. Désolé.

EMiL

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