GIRLS IN HAWAII – Concert à L’Olympia, Paris, le 7 Mai 2008
Ce soir la Belgique investit l’Olympia. Il est 20h00. Les Girls in Hawaii ont leur nom imprimé en rouge sur le frontispice tandis que leurs compatriotes de Soy Un Caballo entament déjà la première partie sur scène. D’un abord assez frêle, les compositions du groupe distillent un charme envoûtant qui doit beaucoup au tandem vocal d’Aurélie Muller et de Thomas Van Cottom. D’ailleurs ces deux-là, sous leur apparence sage, ne sont pas vraiment des novices en matière de rock (Venus pour monsieur, une flopée de groupes indies pour madame). En français souvent, leur pop claire navigue entre mélancolie et coups de sang. Pas si éloignée de l’élégance discrète de Superflu. Pas inoubliable non plus.
Puis le lourd rideau rouge se referme pour cacher l’agitation qui règne sur le plateau. 20h50. La météo d’Évelyne Dhéliat vient à peine de s’achever que les six Girls in Hawaii font leur entrée sur scène. Tonnerre d’applaudissements. Public à peine trentenaire comme le groupe. Ça commence crescendo par "This Farm Will End up in Fire", titre inaugural du deuxième album. Pendant tout le concert, des télévisions et un écran géant projettent de petits films amateurs tournés par le groupe lui-même. Campagne désolée, maisons abandonnées… Les Ardennes belges dans toute leur splendeur ? Le groupe enchaîne les titres de "Plan Your Escape" sans broncher, concentré, efficace, parfaitement rodé, piochant aussi dans son premier album les titres les plus énergiques ("Fireworks", "Found in the Ground", "Flavor"…). Le poids du lieu ne semble pas écraser ces garçons simples et naturels, pas poseurs pour deux ronds. Mais qu’on ne s’y trompe pas, les GIH sont bien une grosse machine pop rock huilée. La classe des mélodies compense des guitares et un gros son pas toujours finauds. "Grasshopper", "Road to Luna", "Bored" constituent des séquences de défoulement collectif qui tranchent de manière assez nette avec la grâce de "Sons of the Sun", "Birthday Call" ou "Couples on TV". Une heure pus tard, c’est déjà fini.
Place aux rappels. On aura droit à une jolie reprise des Beatles ("Taxman" plutôt inattendue) et à un final intimiste entre les deux têtes pensantes du groupe (Antoine Wielemans et Lionel Wancauwenberghe) sur le crépusculaire "Plan Your Escape". Visiblement ces deux-là avaient bien préparé leur coup. Belle soirée.
Luc Taramini
Photos d’Emeute Visuelle
A lire également, sur Girls in Hawaii :
l’interview (2008)
la chronique de « Plan Your Escape » (2008)
la chronique de « From Here To There » (2004)