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Concerts

Aimee Mann, The Submarines – La Cigale, Paris, le 31/10/2008

AIMEE MANN, THE SUBMARINES – La Cigale, Paris, le 31/10/2008

Ce soir-là, le public de la Cigale est à peu près aussi rock’n’roll que celui d’un concert de Vincent Delerm (un habitué de la salle, l’une des plus agréables de la capitale). Moyenne d’âge 35-40 ans à vue de nez, au balcon quelques personnes seules qui bouquinent et boivent de l’Hépar en attendant que ça commence. A peu près l’idée qu’on se faisait des fans d’Aimee Mann (n’y voir aucun mépris de notre part, nous nous sentions davantage à notre place ici qu’à un concert des Kooks, par exemple).

L’Américaine avait eu la bonne idée d’emmener ses compatriotes des Submarines pour assurer la première partie de sa tournée européenne. Soit le couple formé par John Dragonetti (ex-Jack Drag) et Blake Hazard, augmenté d’un batteur ressemblant de loin à celui de Why? (barbe et coupe vaguement afro). Pendant quarante minutes, le trio mêle des morceaux tirés de ses deux albums, dont pas mal de chansons entendues dans des pubs, des séries ou des films. Le groupe joue avec enthousiasme et finesse une pop assez classique et très mélodieuse, légèrement teintée de new wave électronique (certains titres évoquent une version réactualisée de Til Tuesday, le groupe un peu FM d’Aimee Mann dans les années 80). Une musique agréable (bien) chantée et jouée par des gens sympathiques – et vice versa -, cela suffit parfois à notre bonheur.

Une blonde peut en cacher une autre : aux couettes de Blake succède la coupe à la Joni Mitchell d’Aimee. Et pas plus de décibels, malgré un groupe plus étoffé (guitare, basse, batterie, deux claviers). Enfin un concert que l’on peut écouter sans bouchons… Un peu vide pendant la première partie, la Cigale est désormais bien remplie. Très chic (chemise cintrée, cravate, gilet), la Bostonienne déroule pendant une heure et demie, et une vingtaine de chansons, le show que l’on attendait d’elle : pro, musicalement impeccable (est-il utile de préciser qu’elle chante divinement ?), mais avec une vraie présence. Attentive à son public, elle bouleverse la setlist pour jouer quelques "requests" de fans. Le concert offre un bon résumé de sa carrière, démarrant avec quelques extraits du récent "@#%&*! Smilers", remontant jusqu’à ses premiers albums solo "Whatever" ("4th of July") et "I’m With Stupid" ("Long Shot"), et faisant bien sûr un petit détour par la B.O. de "Magnolia" ("Save Me"). Le groupe est parfait, mais c’est finalement quand Aimee Mann le renvoie backstage qu’elle offre les plus beaux moments du concert, le dépouillement lui allant très bien au teint. Après tout, le grand frisson n’a jamais été une histoire de volume sonore.

Vincent Arquillière

A lire également, sur Aimee Mann :
la chronique de « Forgotten Arm » (2005)
la chronique de « Bachelor N°2 or the Last Remains of the Dodo » (2001)

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