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Concerts

Bill Callahan – Paris, Café de la Danse, 12/02/2010

BILL CALLAHAN – Paris, Café De La Danse, 12/02/2010

Une guitare électrique, une batterie. Et voilà. L’assistance du Café de la Danse, particulièrement abondante ce soir-là, sera conquise pendant plus d’une heure. Comme on a déjà beaucoup dit sur les prestations de Bill Callahan en concert et que celle-ci en était dans la plus pure tradition, c’est-à-dire excellente, concentrons-nous dans un premier temps sur les meilleures blagues de l’ex-Smog. Car il va sans dire que le bonhomme est surtout connu pour ses talents d’humoriste.

Bill Callahan

Une blague orale pour commencer, lorsque Callahan, après quatre ou cinq chansons sans avoir dit grand chose, nous évoque sans transition Charlotte Gainsbourg, en émettant le regret qu’elle n’ait pas enregistré son dernier album en date avec lui, plutôt qu’avec Beck. C’est déjà assez marrant. Une autre blague plus visuelle celle-là, à la fin de "Say Valley Maker", qui, dans sa version du moment, tourne légèrement au noisy : le facétieux Billou délivre alors la quasi totalité de son jeu de scène (une espèce de balancement d’un pied à l’autre) et devient de plus en plus sautillant au fur et à mesure que la musique perd en harmonie. Là c’est carrément la franche rigolade.
On retiendra par ailleurs, comme souvent dans les concerts de Bill Callahan, une large préférence pour les chansons de son album le plus récent, joué quasiment en intégralité. Avec tout de même quelques incursions attendues vers des titres plus anciens. L’indémodable "Bathysphere", jouée ce soir avec un dénuement de rigueur (à deux, il est vrai que n’est pas facile de faire autrement) et quelques titres de "A River Ain’t Too Much to Love", dont "Rock Bottom Riser" et "In the Pines", viennent ainsi ponctuer la soirée. Si l’austérité, du fait notamment de l’absence de cordes ou de choeurs, se fait largement sentir sur quelques-uns des titres interprêtés ce soir, on se laisse d’autant mieux saisir par la voix inébranlable de l’Américain, pénétrante au possible. Le tour de force repose justement sur cette orchestration minimale, qui parvient à donner aux chansons un second souffle, sans trop faire d’entorses aux mélodies initiales. Deux instruments, une présence scénique presque statuesque, un sourire ou deux (pas très sûr pour le deuxième, ça pouvait être un reflet) : Bill Callahan en concert, c’est sûr, ça dépouille.

Jean-Charles Dufeu
Photo de Rob… euh de Guillaume Sautereau


A lire également, sur Bill Callahan ou Smog :
la chronique de « Sometimes I Wish we Were an Eagle » (2010)
le chronique du concert à l’Européen (2008)
la chronique de "A River Ain’t Too Much To Love" (2005)
L’interview de Bill Callahan(2005)
la chronique de "Knock Knock" (2005)

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