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Concerts

The Antlers, Little Scream – Music Hall of Williamsburg, New York, 19/05/2011

Pas malin de quitter Paris pendant les deux semaines les plus fournies du début d’année en matière de concerts. A New York, en revanche, morne plaine. Pour aller voir le seul groupe du cru qui ne soit pas en tournée en Europe, il fallait se lever tôt, les deux dates de The Antlers à Brooklyn étant complètes depuis un petit bout de temps. Premier rendez-vous ce 19 mai à Williamsburg, quartier branché de Big Apple. Le Music Hall est une salle agréable, qui ressemble un peu à notre Divan du Monde en moins apprêté et en plus grand, avec un grand bar en sous-sol.

Little Scream

C’est à Little Scream aka  Laurel Sprengelmeyer que revient le soin d’ouvrir la soirée, en compagnie de son groupe. Je ne connaissais que vaguement la musique de la jeune fille et celle-ci paraîtra au cours de ce bref concert assez difficile à cerner, tour à tour bruitiste, enjouée ou plus mélodique. Belle voix en tout cas, et prestation qui donne envie de jeter une oreille à l’album sorti récemment chez Secretly Canadian, « The Golden Record », en partie enregistré non loin de là chez Aaron Dessner, de The National.
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Après un petit hommage à Ian Curtis, décédé 31 ans et 1 jour plus tôt, ce sont d’autres locaux, qui montent sur scène alors que s’éteint dans la sono de la salle le « She’s Lost Control » de Joy Division. « C’est sympa de pouvoir rentrer à pied chez soi à la fin du concert pour une fois », se réjouit Darby Cicci, le clavier de The Antlers. Le groupe attaque son set par le chaloupé « I Don’t Want Love », qui ouvre également le récent « Burt Apart », excellente entrée en matière dont le groupe ne profite pas vraiment ensuite, piégé par quelques problèmes de son, avant de reprendre de plus belle avec un concert faisant bien entendu la part belle aux morceaux du nouvel album, sans négliger quelques titres du précédent.
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Le trio, renforcé sur scène par un guitariste, étire à l’envi les conclusions de ces morceaux, parfois jusqu’aux limites du superflu, souvent avec une intensité et un sens de l’espace sonore captivants, aux frontières de l’ambient. Quand la voix de Peter Silbermann s’élève dans les aigus, on pense même fugitivement aux Cocteau Twins ou à Sigur Rós, c’est dire. Mais le groupe a aussi à son répertoire quelques titres plus rythmés et accrocheurs, par exemple le tubesque « Two », morceau tiré du précédent album « Hospice » et très attendu : symptomatique, ce morceau, avec sa ritournelle chantée en boucle, immédiatement mémorisable dès la première écoute, finalement assez simple, le titre garde un aspect perpétuellement inachevé, semble ne jamais vraiment décoller mais ne prend toute sa saveur qu’à l’usure, grâce au savant travail instrumental du groupe (harmonies vocales, nappes de clavier, variations rythmiques). Cela aurait fait un excellent morceau de conclusion à cette bonne soirée, d’ailleurs, mais The Antlers poursuit par un titre supplémentaire, pas mauvais, mais long et superflu, à tel point que Darby semble souffrir de crampes. Pas sûr qu’il rentre chez lui à pied finalement.
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