Mardi dernier au Café de la Danse, on a pu découvrir pour la première fois French Cowboy Trio, formation fortuite et éphémère composée de Federico Pelligrini, Fred Rubin Steiner et Caroline (choriste sur « (Isn’t my Bedroom) A Masterpiece »). Comme je l’apprends ensuite, les trois se réunissent quand il parviennent à se trouver dans la même ville et qu’une salle de concert leur laisse une petite place dans sa programmation, donc peu souvent vu les emplois du temps des uns et des autres.
Ce soir-là au Café de la Danse, deux concerts étaient prévus initialement : Oh! Tiger Mountain, que je n’ai pas vu, et Inga Liljeström que je découvre. La chanteuse australienne est accompagnée d’un batteur, d’un guitariste, d’un contrebassiste/bassiste, d’un violoncelliste et à l’occasion, d’une violoniste. Le groupe joue dans l’ensemble un blues-rock un peu trop carré à mon goût, sans surprise. Inga a pourtant une belle voix, tantôt rocailleuse, tantôt veloutée ; et il y a de beaux moments du côté du groupe notamment lorsqu’il s’emballe dans des boucles infernales pour tendre vers une musique plus bruyante, plus expérimentale. Sur les morceaux plus calmes, j’attends une fêlure qui ne vient pas. Tout est un peu trop maîtrisé, mais agréable à regarder.
Une bonne partie du public, venu voir Inga Liljeström, quitte la salle avant l’arrivée du French Cowboy Trio. Les gradins du Café de la Danse sont donc un peu vides, et les gens peu disposés à venir s’agiter sur le devant de la scène. « En rentrant chez vous, vous direz : Tiens j’ai vu un bon film ce soir » leur lance Federico Pellegrini, chanteur charmant et toujours de bonne humeur. Ne se laissant pas déstabiliser par l’attitude relativement passive du public, le trio enchaîne les morceaux les plus sautillants de French Cowboy (« on avait prévu un morceau chiant, mais on l’a enlevé »), dont l’incontournable « Girl », mais aussi « Planet X » et « Super Model », qui donnent envie de se trémousser furieusement. Boîte à rythmes (je n’arrive pas à savoir s’il s’agit de Dr Dre ou non – cf. compte-rendu KYP #8), clavier et guitare électrique pour Rubin Steiner, guitare acoustique pour Federico Pellegrini et clavier pour Caroline.
Le trio prend visiblement du plaisir à jouer ensemble, les voix se répondent joyeusement, le chant pur de Caroline offrant un joli contrepoint à celui plus rugueux de Federico. Rubin Steiner s’amuse, bricole des arrangements sur son laptop, mime les guitar hero. Pellegrini invite la salle à venir danser un slow, puis se résignant, chante à genoux le dernier morceau du set. Pas fâché, il remercie entre autres à la fin « les deux jolies filles du premier rang » pour leur présence.
Ce qui était peut-être le dernier concert du French Cowboy Trio se termine, si par hasard il venait à passer dans votre ville, ne les ratez pas.