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Concerts

Les Nuits de l’Alligator au Krakatoa de Mérignac, le 18/02/2012

Le festival a pour vocation de faire se produire, un peu partout en France, différents artistes dans une veine blues (et autres styles apparentés). La salle de l’agglomération bordelaise du Krakatoa participait pour la troisième fois à l’évènement. Une fois de plus, le plateau était alléchant : Sallie Ford and the Sound Outside, Coming Soon et Hanni El Khatib.

C’est bien la jeune américaine Sallie Ford, avec son groupe, qui commence et va donc devoir confirmer la très belle tenue de son disque « Dirty Radio ». Le premier contact live déçoit un peu : les chansons sont accélérées, c’est une chose, mais plus embêtant, la voix de la jeune femme a du mal à se chauffer. On peut dire que c’est un diesel, parce que cette impression ne dure pas longtemps, et le charme recommence à agir : c’est rapide mais plein de charme, rond et cinglant à la fois, rétro mais joliment actuel, énergique (la guitare est nerveuse, Sallie Ford a une belle présence, la rythmique maintient la cadence). Les meilleurs titres, comme « The Cage », « Danger » ou « Write Me a Letter » sont au rendez-vous, et si l’on n’a pas droit à un rappel (il y a une autre date dès le lendemain), les amateurs ont eu ce qu’ils attendaient.

Les petits gars de Coming Soon prennent le relais (Howard, le chanteur principal, était auparavant venu chanter un morceau avec Sallie Ford). J’avoue ma perplexité… Ce sont de très bons musiciens, certainement très curieux de plein de styles différents, je m’y suis bien perdu. Des claviers, des guitares, de l’énergie, mais au final, le gâteau est un peu indigeste, je ne sais pas par quel bout le manger, parfois c’est trop pop, parfois c’est un peu cliché, parfois c’est bien inspiré (le morceau a cappella, ou encore le dernier titre, excellent). Bref, un certain potentiel, encore à dompter à mon avis.

Coming Soon

Puis c’est donc à la star de ces dernières semaines de monter sur scène. D’origine palestinienne et philippine, cet Américain (et son « frère » – je cite – à la batterie) ne font pas dans la dentelle. En tout cas, moins sur scène que sur le disque, « Will the Guns Come Out ? », belle collection de morceaux entre garage, surf-rock et racines blues du meilleur effet. Mais la rafraîchissante brise rock’n’roll du disque s’est transformée en une sauvage tornade électrique. Si les premiers morceaux ont quelque chose de jouissif, entre les attaques des riffs surpuissants et la batterie millimétrée, le concert subit un espèce de coup d’arrêt, comme si le duo était trop pris dans son étalage de puissance. Et comme Hanni El-Khatib a un côté assez poseur, ça donne un gros passage fouilli avec un super-héros un brin caricatural, qui se lâche un peu trop la bride, étirant ses chansons dans des déluges de décibels finalement un peu vains. Puis la fin s’approche, et quelques éclairs illuminent le concert, avec des titres dont le parfum n’est pas seulement « plus c’est fort, mieux c’est ». Un peu tard en revanche pour faire basculer mon avis : ça reste une déception, surtout après les espoirs portés par l’album.

Hanni El Khatib

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