Ce dernier vendredi d’avril était une première fois pour Erevan Tusk. Première fois à Bordeaux donc pour ces cinq jeunes gens, affables et disponibles (vous pourrez lire une interview bientôt), qui ne cachent pas leur plaisir ni leur complicité avec les gars de Moon, le groupe qui doit ouvrir pour eux. Je préfère quant à moi siroter une des excellentes bières du Chicho avant de m’aventurer dans la chaleur de la cave. Je n’entends que quelques bribes de Moon, et c’est plutôt nerveux et punchy.
Cette énergie se ressent aussi chez Erevan Tusk. Il y a une vingtaine de personnes dans la cave pour le début du concert, et des membres de Moon survoltés au premier rang. Je les comprends, tout le monde fait de même je pense, vu les réactions dans la salle : leur prestation est rapidement électrisante. Ils jouent fort, ils jouent bien, c’est aussi mélodique que sur le disque mais il y a cette flamme, cette fureur dans les guitares, cette rythmique qui bat un peu plus vite, un peu plus fort. Difficile de ne pas dodeliner de la tête sur « In Your Shadow », de ne pas succomber à une « Cassidy » plus séduisante que jamais, de ne pas chanter à l’unisson sur « Kebnekaise » ou l’intro de « Truth Or Dare » ou de ne pas se laisser porter par la mélancolie de « Mammouths ». A la fin, il y eut « Frostbitten », magnifique bouquet final. Mais ce que je garde comme image du concert, c’est quand Jim (guitare / chant) a sauté et tapé le plafond avec sa main : il y avait beaucoup d’énergie dans ce geste, cette envie d’aller plus haut, et c’est clairement ce qui attend Erevan Tusk si j’en juge par cette magnifique prestation live !