Je rate Juveniles, qui ouvre la soirée à 19 h. Le concert a démarré pile à l’heure et n’a pas duré une demi-heure, je manque une occasion de me faire un avis sur la synth-pop de ces jeunes Rennais dont on entend beaucoup de bien depuis un an, et qui ont sorti leur premier EP cet été.
Kindness suit avec son funk rétro-futuriste monté sur ressort. Adam Bainbridge assure le show, sautillant d’un bout à l’autre de la scène, accompagné par deux choristes glam-hop (oui ce mot valise ne veut dire que ce que vous voulez comprendre — bien à vous, merci). Je n’ai pas été très emballée par le premier album du britannique, les morceaux les plus cheesy m’ennuient un peu, mais Kindness prend plus de sens sur scène avec un chant travaillé, un groove qui prend le public par la main pour l’emmener se dégourdir sous la boule à facette (un certain François, des montagnes de l’Atlas, a passé le concert à se déhancher juste devant moi).
Une pause et ça repart avec la cold-wave de Lescop, que j’ai déjà vu pas mal de fois depuis un an, mais jamais dans une grande salle et pas depuis la sortie de son album. Le set est plus carré, moins nerveux, le son très bon et le public survolté. Lescop a un peu perdu son côté punk mais il est aussi moins renfermé, plus causant. Adrien Viot (AV, qu’on retrouvera à la fin du mois au Point Ephémere pour la BimBamBoom de nos amis de Magic, aux côtés des inratables Motorama — notez la date dans vos agendas), vient donner de la voix sur « Tokyo, la nuit » qu’il a co-écrit. Gaël Etienne, guitariste « historique » de Lescop et co-auteur de l’album La Forêt, apparaît quant à lui pour le dernier morceau de ce set sans réelle surprise mais fort plaisant.
Hot Chip clôt la soirée de manière enlevée, à grand renfort d’instruments, de lumières et de chemisettes trop grandes. Les six trublions du cool enchaînent les tubes, avec un concert moins électro que celui qu’ils avaient donné il y a 4 ans pour ce même festival des Inrocks (avec une affiche affolante mêlant Late Of The Pier, Cut Copy et Metronomy), plus funk. Le dernier morceau s’envole sur une boucle hypnotisante, il manque une heure de plus à ce concert pour goûter pleinement aux rythmes digitaux du sextet britannique, encore et encore.
