La densité du public fait quelque part plaisir à voir : j’ai toujours préféré voir une salle pleine que vide, mais je sens bien que certains ne sont là que pour voir le phénomène Lescop, bête médiatique si j’en juge le nombre d’interviews accordées (y compris à nous). J’essaie de grapiller un emplacement pas trop difficile pour prendre les quelques photos que vous voyez.
J’ai donc loupé la première partie, et la mise en place de Lescop n’a pas dû mettre longtemps. Le voilà d’ailleurs, avec un pull malgré la chaleur torride, flanqué de son bassiste et de son guitariste. Et dès le début, je tique un peu : ces chansons que j’aime beaucoup sur disque, je les reconnais à la fois trop et pas assez. Les versions interprétées sont clairement les mêmes que celles du disque, sans malheureusement bénéficier d’une petite étincelle censée jaillir du live.
Cela aurait pu quand même me contenter, mais Matthieu Lescop a la voix qui dérape, l’absence de quelques réverbs le rappelle parfois. Mais je ne boude pas complètement mon plaisir : il reste une pelletée de belles chansons, comme « La Forêt », « Ljubjana », « La Nuit américaine » (qui fait bouger un peu la salle), ou encore « Un rêve », mon titre favori de l’album mais qui m’est presque gâché par une spectatrice qui se fait déborder par son enthousiasme et se place exactement devant Lescop, nous privant de la gestuelle assez expressive du chanteur (soyons honnêtes : on a déjà vu ce genre d’attitudes chez le chanteur de Joy Division par exemple…). Il semble d’ailleurs à l’aise entre chaque morceau, ce qui est plutôt logique vu son passé, mais semble plus gêné quand arrive le moment de partir la première fois, au bout de 4 minutes. Ouch, un seul album, ça limite… Un rappel, deux morceaux, ça coince après « On n’a qu’un seul album ». Oui, mais bon, une reprise, je sais pas ? Il y avait 300 personnes qui réclamaient un nouveau titre, ils seront quittes pour « La Forêt » à nouveau. Ce qui vient confirmer ce que les avis pondérés sur Lescop disaient : il est urgent d’attendre et de laisser Lescop grandir, pour l’instant c’est un millésime encore un peu vert qu’offre le groupe.