Du monde, pas mal de monde pour voir ces deux groupes français, qui s’ils n’en sont pas exactement au même point dans leur carrière (Concrete Knives vient de sortir son premier disque, « Be Your Own King », The Bewitched Hands son second « Vampiric Way »), présentent pas mal de points communs. Le plus important reste à mon sens l’ambition qui anime chacun de ces deux groupes.
Le départ est donné par Concrete Knives. Le groupe, cinq jeunes gens visiblement en pleine forme, donne tout de suite le ton en entamant le set pied au plancher. Et pied au plancher pour Concrete Knives, c’est de suite assez impressionnant : ça saute, ça joue fort, vite et bien et défilent rapidement certaines des bombinettes pop du disque. « Wild Gunman », « Africanize », « Greyhound Racing » « Happy Mondays » font démarrer le concert sur des bases remarquables, avant un léger creux il m’a semblé au milieu (mais je tousse comme un malheureux, j’ai pu décrocher un instant…).
Puis c’est à nouveau un chapelet de tubes : le remuant « Roller Boogie » et « Happy Mondays » témoignent qu’il n’y a pas que de l’énergie mais aussi beaucoup de talent dans la plume de Concrete Knives, qui ne s’économise pas une seule seconde (et surtout pas au moment d’escalader la scène, comme l’a fait Morgane Colas). Un puis deux rappels, et voilà, la messe est dite : Concrete Knives est affûté à souhait.
The Bewitched Hands m’a produit une impression un peu opposée. Non que ce fut mauvais, loin de là, mais c’est que le démarrage m’a moins emballé que la fin du set. Il est vrai que celle-ci a fait se succéder « Thank You Goodby It’s Over » puis « The Law of Walls » (et son petit parfum Abba-like, pas du tout déplaisant, bien au contraire), deux des tout meilleurs titres de « Vampiric Way ». Le début et milieu du set furent, malgré mon léger bémol réussi, avec en plus cette surprise positive que j’ai eue, à savoir de me retrouver à reconnaître des titres du premier album que je n’avais alors entendus qu’en live. Mais il y a une patte reconnaissable dans certains titres, un style reconnaissable (qui unit par exemple « Kings Crown » et « Work »), comme une petite folie pop (qui se prolonge sur « Boss » par exemple, sur le dernier album). Et le groupe a aussi progressé sur son interprétation, bien plus assurée que ce que j’avais éprouvé dans le passé. Au final, l’impression d’ensemble est très positive. Et confirme que The Bewitched hands va bien au-delà de l’aspect pop un peu chorale.