Après « Sheen » (EP sorti en 2011), est venu « Fortify Your Innocence » le premier album d’Erevan Tusk, un album qui, comme le rappelait Mickaël ici même, portait si bien son nom. Un album dont le nom évoque, pour moi, inévitablement et bien qu’il y ait peu de rapport, le « Il faut muscler ton jeu Robert » adressé en 1998 par Aimé Jacquet à un jeune espoir du foot français. Erevan Tusk est encore en effet, au début de cette année 2012, un groupe encore plein d’innocence, de fraicheur, une fraicheur qui ne demande qu’à gagner en assurance, à se fortifier, une assurance que les cinq membres d’Erevan Tusk ont clairement réussi à acquérir sur scène au cours de cette première tournée.
Personnellement, l’instrument de musique que je préfère, c’est la guitare. Alors avant même l’arrivée d’Erevan Tusk, je me lèche les babines auditives – quatre guitares aussi différentes que magnifiques sont posées sur scène : deux électriques 6 cordes (une Rickenbacker et une Fender Telecaster), une électrique 12 cordes (Danelectro) et une folk (Seagull). Quatre guitares qui prennent effectivement, tout au long du concert, une place importante, des guitares pleines d’énergie qui produisent ces nappes sonores si particulières à Erevan Tusk. Des guitares qui, accompagnées par une section rythmique irréprochable, mettent en valeur les voix des cinq Erevan Tusk. Parce que oui, ce qui fait (entre autres) la force de ce groupe, c’est le duo des voix de Jim et Pacôme, mais ce sont aussi les harmonies vocales chantées par chacun des membres du groupe.
Le concert a fait, comme on pouvait s’y attendre, la part belle à leur unique album. Neuf des quatorze titres interprétés ce soir là étaient issus de « Fortify Your Innocence »: les lumineuses « Kebnekaise » et « In Your Shadow », les plus mélancoliques « Mammoths » et « Ivy Ghosts », la très attendue « Cassidy »… jusqu’à « Frostbitten » jouée en tout dernier, sans micro, dans la salle au milieu d’un public très attentif, avec une émotion palpable. Il n’aura manqué que « Phrasal Show » (ma préférée de l’album…).
Mais la meilleure nouvelle de la soirée, c’est la demie dizaine de nouvelles chansons que nous avons découverte. Des chansons (dont les titres sont reportés de façon approximative ci-dessous) qui montrent qu’Erevan Tusk a réellement gagné en assurance, fortifiant leur innocence, et donnant une énergie nouvelle à ces compositions pop prêtes à devenir des classiques (surtout si, suivant le conseil du sage Aimé, le jeu d’Erevan Tusk reste aussi musclé, sur l’album qu’ils sont en train de préparer, que sur scène).