Rude soirée que ce mercredi d’avril à la Rock School Barbey. La salle est bien remplie, tant pis si c’est une formule club, cela se révèlera bien adapté à la fin. Je passe rapidement sur le set en ouverture du local Thomas Demaere, qui à défaut d’être captivant (euphémisme), est bien exécuté.
La jeune Acadienne arrive après un changement de plateau, toujours délicat quand la Rock School Barbey est en formule club comme ce soir. Accompagnée de ses deux musiciens (guitare – batterie), elle se lance alors dans ce qui sera presque deux heures de show intense, entrecoupées de longs moments de stand-up ou pas loin. Elle nous raconte ainsi qu’elle vient de Rosaireville dans le Nouveau Brunswick « 51 habitants. Si tu veux avoir 3 minutes de fun, tu Google Maps Rosaireville !”, elle nous parle d’elle, de sa mère et de ses chansons. Celles-ci sont joyeusement dynamitées sur scène, par sa personnalité, son énergie. Difficile de résister à une telle personnalité, qui alterne entre un folk assez trash et un cow punk joué à 100 à l’heure.
Elle nous gratifie de beaux moments en acoustique aussi, preuve qu’elle n’a pas qu’un registre, nous chante “Katie Cruel” de Karen Dalton, quelques minutes avant “Ace of Spades” de Mötorhead. Oui, elle est comme ça Lisa, éminemment sympathique, douée aussi, et si les chansons tournent toutes autour d’amour déchu comme elle le dit avec son bel accent, l’ambiance est plutôt au grand plaisir. Son hymne “Ma vie c’est d’la marde” est repris à gorge déployée par l’assistance, mais “Kraft Dinner” ou “Cerveau ramolli” sont tout aussi évidents, pleins d’ironie parfois, de second degré aussi, mais surtout de charme tout en subtilité sous l’énergie de ces trois musiciens. Elle terminera le concert après quatre rappels, au milieu de la salle, à jouer des chansons cajun, et nous libère avec un grand sourire (comme le public) sur le coup de minuit. Ce soir-là, elle a conquis le coeur des gens avec une sincérité qui ne pouvait être feinte ! Et tant pis pour l’heure tardive…