Après avoir couru à peu près toute la journée, il fallait bien que j’arrive à l’extrême limite au Rocher de Palmer. Je retrouve des amis, constate que des sièges sont installés et il est déjà temps pour Elysian Fields de prendre possession de la scène.
Mais de suite, il se dégage quelque chose de différent des autres fois. Si j’étais auparavant sensible au charme du duo, il m’échappe en bonne partie ce soir-là. Jennifer Charles en fait un petit peu trop, la présence d’une contrebasse et d’une batterie ne permettent pas d’insuffler le petit truc d’énergie qui dissiperait la froideur, le côté un peu somnolent du set. Il manque cette tension, et si les morceaux ne manquent pas de charme, si la voix est toujours aussi belle et qu’Oren apporte une cohérence de tous les instants, il me manque quelque chose. La position assise et la fatigue d’une longue semaine ne doivent pas aider, mais quand même.
Si la torpeur de “Next Year in Jerusalem”, “Come Down from the Ceiling” ou “She Gets Down” (pour ne citer que des titres du dernier disque) est retranscrite à la perfection, il manque un contrepoint, un peu de mordant, une setlist aussi un peu plus ample. Il semble que le set se soit trop conformé à l’ambiance “sièges – public âgé”, mais j’aurais assurément préféré une atmosphère plus menaçante, d’où le danger aurait émané par plus que des effluves légères et quelques passages de guitare d’Oren. Si le duo m’avait habitué à l’excellence scénique, il n’a donné un aperçu que trop restreint de son talent, même s’il était aisé de le deviner. Une semi-déception, donc…