Si « Beauté pour tous« , le quatrième album de La Maison Tellier est un disque plus resserré, plus calme que les précédents, son interprétation en concert exalte toute l’énergie intériorisée lors de son enregistrement. La Maison Tellier est sans doute un des seuls groupes français à avoir réussi à amalgamer avec panache le country-rock-blues du far-west américain avec le folk-chanson-à-texte français… Et leurs concerts sont là pour nous rappeler à quel point La Maison Tellier est un vrai groupe de scène.
Helmut et sa voix de crooner (sans doute le seul vrai « chanteur à voix » francophone que j’écoute avec délectation), le banjo et les guitares folkloriques et intrépides de Raoul, la basse rageuse d’Alphonse (très Pink Floyd-ienne sur la jouissive « Petit Lapin »), le jeu de batterie savant et remuant d’Alexander, les trompette et cor mi jazz , mi mexicains de Léopold… Tout cela autour de textes intemporels et scénographiques… c’est ça la Maison Tellier.
En concert, la Maison Tellier, c’est aussi des moments intimistes troublants (« Prison D’Eden » ou « Exposition Universelle »), et d’autres où l’énergie du groupe suinte par tous les instruments (la version endiablée de « Un Bon Français », le pur moment de bonheur de l’indémodable « Five Years Blues », ou encore les envolées magnifiques de « La Maison De Nos Pères » et de « Petit Lapin »). Après quatre albums et presque dix ans de carrière, La Maison Tellier reste un groupe avec une sincérité de jeu rare. Un groupe qu’il faut voir en concert, un groupe que personnellement je revois sur scène avec un plaisir proche de celui de la première fois.