Double affiche pour cette deuxième étape bordelaise de l’itinérant Winter Camp Festival, avec 2 artistes Sub Pop, Mirel Wagner et J. Mascis. Après l’affiche de la veille pour le moins musclée (The Wytches / The Amazing Snakeheads), place au folk.
Honneur à la tête d’affiche : J Mascis terminera la soirée, mais sera évoqué en premier. Bon, j’ai bien compris que je n’étais pas un grand fan de Dinosaur Jr ou du musicien en solo. Mais avec mes écoutes attentives et satisfaisantes de “Tied to a Star”, j’espérais réussir à m’accrocher aux branches. Ce vieux margoulin, seul avec sa guitare et ses effets pour distordre tout ça et avec un son réglé à la louche, a donné ce que ses fans attendaient. Bref, il a donné une sorte de minimum/maximum, avec quelques chouettes passages de guitare, d’autres que j’ai trouvés moins pertinents, mais j’ai pour ma part terminé sur le bas-côté.
Mais plus tôt dans la soirée, Mirel Wagner m’avait fait une bien meilleure impression. The Woman in Black, ça pourrait être son surnom. Elle aussi est une personne de peu de mots (elle gagnera d’une courte poignée le concours du nombre de paroles prononcées), ses chansons folk grattent plus souvent l’os qu’ils n’incitent à la flânerie légère. Ce côté jusqu’au-boutiste lui va bien, et son set a su dans l’ensemble faire taire une salle déjà bien remplie (même si les fans de J Mascis créaient un petit bruit de fond). On y a entendu des histoires plutôt sombres, égrenées patiemment, d’une voix profonde mais pas forcément rauque, comme si elle transportait avec elle des fantômes. Je suis ressorti de là sous le charme, si tant est que le mot soit approprié pour Mirel Wagner. Je dirais envoûté, par “Oak Tree”, “No Death” ou “Goodnight” par exemple, et plus généralement par une artiste sans compromissions aucune, au talent brut.