Loading...
Disques

Tori Kudo & Akita- Kudou Fuyuri (2024)

Concerts-échantillons de sèche-mains, réorchestrés par Tori Kudo & Akita. La drone musique, punk et conceptuelle.

Difficile de mettre la main une fois de plus sur des informations pourtant précieuses et on doit s’en remettre à GoogleTrad… et au site Archeion, nouveau pourvoyeur de Kudoseries.

« Il s’agit d’une série d’enregistrements de bruits de sèche-mains qu’Akita et moi réalisons à divers endroits.

Il existe 14 types de jaquettes parmi lesquelles choisir.

Veuillez nous faire part de votre préférence de 1 à 14 dans la section commentaires.

CDR 52 chansons, 58 minutes. »

Il s’agit donc d’un disque de drones (entendre de bourdonnements) divers et variés. Un pur objet de musique conceptuelle… Passé l’effet de surprise, les enregistrements (courts, entre 30 s et 1mn30) se suivent et ne se ressemblent pas. Bruits de succion, de souffle, de blips et de glitches comme on disait, ici mécaniques et non numériques. Quelque chose de bricolé donc et qui dit aussi quelque chose de l’hic et nunc, des lieux et du temps. On entend ainsi l’espace dans lequel se trouve le sèche-mains, son état, les gens qui passent et ajoutent leur touche involontaire dans cette orchestration du hasard. On prélève bien des moments de la vie d’un orchestre comme Maher Shalal Hash Baz, avec ses machines humaines à lire et interpréter des partitions. Et puis il y a aussi le bug (autre animal) qui fait que chaque machine a son propre son, son caractère propre. Puisqu’on écoute de la harsh noise, pourquoi ne pas revenir au fondement du bruit musical, du bruit qui devient musique par intention du « compositeur » ?

Lorsqu’on est las (au bout du 50e morceau), une piste vient, qui semble reprendre les pistes précédentes enchaînées dans une seule et sur laquelle duettise une basse bien ronde et ronronnante et une batterie très métallique tout en souffle. On pense aux expérimentations de Tori avec laptop bruitiste dans Maher… à l’envers ! La piste est longue (24’), est-ce un développement ? Une réharmonisation ? Concept, concept…

Plus amusant, sur l’ultime piste, un cuivre mime le souffle d’un sèche main : le chant de l’appareil comme source de la composition, comme Messiaen qui faisait des catalogues de chants d’oiseau pour piano ou dans sa fameuse prière de Saint François pour les volatiles dans son opéra, avec ce concert orchestral fabuleux et cacophonique.

Le tout se termine dans un son aqueux de bassine comme si l’instrument avait été plongé dedans et rappelle les bruits de lavabos qu’on entendait dans les pistes précédentes.

Clairement dispensable, hormis pour les fans hardcore.

Avec l’aide de Johanna D.yson.

“Kudou Fuyuri” est sorti en CD-R fin 2024 sur Archeion.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *