Cet EP signé Yannis & the Yaw est une longue histoire. D’une opportunité, d’abord, pour le leader de Foals, Yannis Philippakis, de rencontrer Tony Allen lors d’une session de deux petites journées en studio, à Paris. Cela remonte à 2016. Au cours de cette session, la connexion est rapide entre le chanteur à la voix caméléon et le batteur culte de l’afrobeat, accompagné de ses fidèles alliés français, le percussionniste Vincent Taeger, le clavier Vincent Taurelle et le bassiste et guitariste Ludovic Bruni. Cinq morceaux naissent, qui seront donc refaçonnés bien des années plus tard.
De façon un peu inattendue, le quintet s’éloigne de l’afrobeat ou de la pop pour explorer des horizons variés, du jazz au funk ou au rock vintage. Tout cela sonne très 70’s-80’s (parfois Philippakis chante comme Robert Plant, parfois comme Roland Orzabal de Tears For Fears), avec toujours un fond très groovy. Pari gagné, on entend aussi bien Lagos que Londres ou Paris dans cette tardive mais heureuse restitution d’un improbable rendez-vous parisien, qui n’aura jamais eu de suite, la faute à des agendas surchargés puis à l’arrivée du Covid et au décès d’Allen, en avril 2020. Philippakis tenait cependant à publier ce témoignage d’un moment marquant (prolongé sur scène ces jours-ci) et envisage même de se lancer dans de nouvelles collaborations avec d’autres musiciens de son panthéon. A suivre.