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Disques

PJ Harvey – I Inside the Old Year Dying

Polly Jean Harvey a fait son retour cette année avec “I Inside The Old Year Dying“ après sept ans d’absence. Un chef-d’œuvre sorti pendant un été trop caniculaire et que l’on se devait de rattraper en plein hiver.

Si d’aucuns préféreront s’attarder sur les performances électriques fulgurantes que PJ Harvey a données dans les années 1990 et 2000 devant des salles combles, on s’en tiendra aujourd’hui au virage folklorique et poétique emprunté par l’artiste avec “White Chalk“. Depuis une quinzaine d’années, Polly Jean sort essentiellement de sa campagne du Dorset pour nous compter des histoires sombres pleines de sorcellerie avant de nous prendre par la main pour une promenade rédemptrice au bord de la mer. Des chansons où de vieilles légendes effrayantes rencontrent les malheurs de notre actualité, et qui se révèlent toujours aussi miraculeuses avec son nouvel album, “I Inside the Old Year Dying“.

Le disque sort sept ans après l’immense “The Hope Six Demolition Project“ qui tirait son inspiration de plusieurs voyages effectués par PJ Harvey dans des lieux parmi les plus déshérités de la planète. Sept ans où elle a aussi failli arrêter de composer pour se jeter corps et âme dans la poésie. De cette période, elle tirera “Orlam“ écrit dans un dialecte du Dorset avant de reprendre la musique avec “I Inside The Old Year Dying“. Un immense chef-d’œuvre, une fois de plus produit par Flood et John Parish, ses deux fidèles collaborateurs depuis “To Bring You My Love“.

On aura d’abord découvert ce disque à travers ses deux singles. Le très beau “A Child’s Question, August“ nous trimballe à travers son imagerie religieuse, son inspiration shakespearienne, sa rythmique funèbre et ses accords de guitare étrangement saturée. Suivra ensuite le folk de “I Inside the Old I Dying“. Il sonne comme une vieille ballade poétique, fascinante, faussement calme et traversée par un fingerpicking quasi dylanesque, incandescent et revêche.

Il faut attendre les distorsions bluesy et la guitare électrique cagneuse de PJ Harvey sur “A Noiseless Noise“ pour retrouver, un temps, la nervosité et le surrégime des débuts. Polly Jean livre une ultime déflagration sonique avant de finir sur une pirouette par quelques arpèges simples et boisés. Une conclusion saisissante, pour laquelle on ne saura dire de la partie calme ou énervée quelle est la plus terrifiante. Probablement l’un des plus beaux disques de l’année.

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