A près de 81 ans, l’ex-Velvet Underground est de retour sur disque et sur scène.
Cela faisait onze ans qu’il n’avait pas sorti d’album de nouvelles chansons. John Cale publie ce vendredi “Mercy”, le successeur de “Shifty Adventures In Nookie Wood”, un recueil de douze morceaux dont la plupart durent entre 5 et 8 minutes. Œuve exigeante et longue en bouche d’un éternel avant-gardiste qui n’a de toute façon jamais cherché la facilité, le disque se caractérise par son rythme souvent lent (sauf sur “Night Crawling”, relativement enlevé avec sa rythmique presque drum’n’bass), ses sonorités synthétiques cotonneuses et ses ambiances plutôt sombres et mystérieuses. Sa voix, comme remontée des abysses ou revenue de l’au-delà, est plus saisissante que jamais, et si elle n’a rien de consolant, elle dégage, comme la musique qui la soutient, une étrange quiétude. Son art de la ballade, largement exposé sur ses albums des années 70, s’exprime notamment ici sur “Moonstruck (Nico’s Song)”, hommage à une chanteuse dont il a longtemps accompagné la carrière erratique, et l’intense clôture “Out Your Window”, où domine le piano.
On notera aussi une large liste d’invités choisis parmi les artistes les plus passionnants de ces dernières années : Laurel Halo, Actress, Sylvan Esso, Animal Collective, Fat White Family ou encore Weyes Blood sur le premier extrait de l’album, “Story of Blood”. Un intérêt pour la jeune génération qu’il partageait avec David Bowie, somme toute peu courant chez un musicien et producteur qui a dépassé les 80 ans (on se souvient aussi qu’il était accompagné de Cate Le Bon lors de ses précédents concerts en France).
Si vous voulez découvrir ces nouveaux morceaux et en entendre des anciens (connus ou pas, d’ailleurs, les setlists jouant rarement la carte du best-of), John Cale et son “band” seront en concert le 14 février à la Salle Pleyel, à Paris.
Photo : Madeleine McManus.