On a beau savoir qu’on n’y peut rien, on a toujours du mal à s’y faire. Chaque année disparaissent bien trop tôt des musiciens qui ont compté pour nous, et qui avaient sans doute encore beaucoup à offrir. Adam Schlesinger (Fountains of Wayne) en 2020, victime du Covid, Olivier Libaux l’an dernier ou Pat Fish (The Jazz Butcher) qui nous laissera un album posthume… Cette année, l’émotion aura été particulièrement vive et partagée à l’annonce du décès à 55 ans de l’Américaine Mimi Parker, moitié de Low. Parce que le groupe qu’elle formait depuis une trentaine d’années avec son mari Alan Sparhawk était unanimement respecté pour sa persévérance, sa profondeur, sa recherche constante de renouvellement. Et pour ce qu’elle-même incarnait : une présence à la fois discrète et essentielle derrière le micro et les fûts, un refus serein de tout ce que le rock peut avoir de vainement spectaculaire, comme on avait pu le voir une dernière fois à l’Alhambra, à Paris, le 2 mai dernier.
L’émotion aura été grande aussi en apprenant il y a quelques jours la mort de Terry Hall, et pour des raisons similaires au-delà des différences musicales. L’ancien membre des Specials, des Fun Boy Three ou de The Colourfield n’aura jamais joué le jeu du star system et n’aura jamais cherché non plus à reproduire une formule à succès, quitte à connaître des hauts et des bas dans sa longue carrière. Le natif de Coventry savait trop bien tout ce qu’il devait à la musique – une passion éclectique qui allait bien au-delà du ska et de la pop qui ont fait sa renommée – pour la galvauder, la traiter à la légère. Son absolue sincérité derrière son flegme apparent et son engagement auront été salués par ses pairs au même titre que ses talents de chanteur et son sens de la mélodie.
Cette période d’avant-fêtes fut particulièrement funeste pour les mélomanes anglophiles puisqu’on apprit ce même 18 décembre la disparition de Martin Duffy, dont les claviers avaient notamment illuminé plusieurs albums de Felt et Primal Scream, et, peu après, de Iain Templeton, batteur de Shack et Michael Head & the Strands, qui avait également joué avec les La’s et sur un album de Silvain Vanot.
Ci-dessous, des liens renvoient vers les articles et playlists que nous avons publiés. Plus bas dans la page, une playlist rassemble une grande partie des disparus de l’année. Les prolifiques Terry Hall et Martin Duffy ont également droit aux leurs. Nous avions par ailleurs consacré notre rubrique “13 Essentiels” à Mimi Parker et à David Freel.
RIP Mimi Parker (Low), Cathal Coughlan (Microdisney, The Fatima Mansions…), Terry Hall (The Specials, Fun Boy Three, The Colourfield…), Martin Duffy (Felt, Primal Scream…), David Freel (Swell), Anton Fier (The Feelies, The Lounge Lizards, The Golden Palominos…), Chris Bailey (The Saints), Gal Costa, Christine McVie (Fleetwood Mac), Irene Cara, Betty Davis, Wilko Johnson (Dr Feelgood), Keith Levene (Public Image Limited), Maxi Jazz (Faithless), Aaron Carter, Luv Resval, Takeoff (Migos), Coolio, Olivia Newton-John, Jerry Lee Lewis, Dani, Régine, Loretta Lynn, Julee Cruise, Angelo Badalamenti, Pharoah Sanders, Meat Loaf, Arno, Klaus Schulze, Manuel Göttsching, Vangelis, Andrew Fletcher (Depeche Mode), Irene Papas, Taylor Hawkins (Foo Fighters), Mark Lanegan, Gary Brooker (Procol Harum), Jet Black (The Stranglers), Hamish Kilgour (The Clean…), Franco Gatti (Ricchi E Poveri), Don Wilson (The Ventures), Ian McDonald (King Crimson, McDonald & Giles, Foreigner…), Pierre Papadiamandis (parolier notamment d’Eddy Mitchell), Ronnie Spector, Ryan Karazija (Low Roar), Iain Templeton (batteur notamment de Shack et Michael Head & the Strands)…
Et une pensée toute particulière pour notre regretté collaborateur Philippe Guinot, alias Phil O’Hannon.
Terry Hall :
Martin Duffy :