L’histoire est connue : on vous demande ce que vous écoutez en ce moment et vous donnez le nom d’un groupe d’indie pop. Un groupe d’indie pop ? Par opposition à d’autres groupes de rock sortis sur de gros labels, et qui seraient, de facto, dépendants de ces structures imposantes ? Pourtant, dans le paysage musical actuel, il est fort probable que tout ceci soit devenu quelque peu anachronique. Il n’est ainsi pas surprenant que le retour d’un groupe aussi discret que In My Head nous fasse repenser à cette époque située entre la fin des années 90 et le début des années 2000. Un temps où cette musique était beaucoup plus sur le devant de la scène. Un temps où l’on prenait encore discrètement quelques verres à la Flèche d’or en écoutant, justement, de l’indie pop.
Quitte à revenir dans le passé, autant raconter l’histoire depuis le début. Nous sommes en 1997, In My Head commence tout d’abord comme un projet solo de Nicolas Cuinier – qui est aujourd’hui programmateur pour Petit Bain. Une époque où il était encore possible d’enregistrer un disque avec juste une guitare acoustique, un 4-pistes à K7, une rythmique approximative et un micro qui souffle un peu. Les chansons pouvaient se défendre un dimanche soir lors de la scène ouverte du Pop In. Des compositions qui nous rappelleront parfois celle de Sentridoh, dont l’esthétique serait probablement restée très lo-fi si le projet n’avait pas été relancé au cours des années 2010.
In My Head joue aujourd’hui avec un bassiste et un batteur et leur musique ressemble à ce que l’on associe généralement à l’indie pop: quelques accords de guitare électrique égrainés sur une Fender Jazzmaster, des paroles qui vont droit au cœur, chantées en anglais avec un léger accent français délicieusement atypique, une batterie punk qui joue de la pop et une basse toujours très mixée très en avant (Simon Gallup n’est jamais très loin). Des éléments de style que la nostalgie appréciera à l’écoute des huit titres du mini-album “Summer Is A Killer“ et de leurs arrangements en clair-obscur.