C’est avec son nouveau projet de septette, né du live et bientôt sur disque, que Chapelier Fou venait en terres girondines en ce début février. Un grand moment !
On passera vite sur la petite déception de voir la belle salle assise du Rocher Palmer à peine à moitié pleine pour une telle date. En effet, Chapelier Fou enchante depuis plusieurs années avec ses disques à la croisée entre électronique, touches de classique et musique contemporaine, mais c’est bel et bien avec un nouveau projet tout en acoustique, cordes, piano, batterie et j’en passe, que le Lorrain revient. Né du live sur la scène de l’Arsenal à Metz, cet Ensemb7e avait tout pour enchanter le public, avant que le disque n’atteigne les bacs.
Le septette prend place, avec tout un tas d’instruments que se repasseront les musiciens au fil de l’heure et demie du set. Cette formation montre vite sa virtuosité, mais cette chose entendue, c’est le plaisir partagé par les musiciens, la réinvention des morceaux sans électronique qui enchante. Violon, alto, harmonium, batterie, piano forment un ensemble très vivant, donnant de nouvelles formes à des classiques de Chapelier Fou comme “Les Métamorphoses du vide”, “Tea Tea Tea” ou “Fuses”, quand de petits interludes lointains comme “Horses” (paru sur un des premiers EP de ce qui était le projet solo de Louis Warynski) ou quelques nouveautés comme “Amoxcilline” ou “Am Schlachtensee” rappellent que l’inventivité est toujours de mise chez le musicien et ses camarades.
Et tant pis si la clarinette rend l’âme sur la fin du concert, tant pis si – et c’est Louis Warynski qui le dit – les moments d’échanges avec le public semblent maladroits (“Je me fais chier rien qu’à m’écouter !”) : tout ça rappelle que l’exercice du live n’appelle pas la perfection – même si musicalement, elle fut atteinte. Le live, c’est aussi de la vie, des accidents, de la générosité et ce concert avait tout ça, et bien plus encore. Nouveau souffle pour Chapelier Fou, cet Ensemb7e a tout d’un grand et augure du meilleur pour le futur !