Musicien discret mais extrêmement influent aussi bien dans le jazz que dans la pop et les musiques électroniques, le trompettiste américain Jon Hassell s’est éteint à l’âge de 84 ans. Formé par Karlheinz Stockhausen à Cologne, il se consacre à la musique minimaliste à son retour aux Etats-Unis, jouant sur des enregistrements de Terry Riley et LaMonte Young tout en se passionnant pour les innovations de Miles Davis. Sa découverte à cette période du raga indien va être déterminante sur la suite de son parcours musical, comme en témoigne son premier album “Vernal Equinox” (1977) où sa trompette est traitée avec divers effets électroniques.
En 1980, son album “Fourth World, Vol. 1: Possible Musics”, réalisé avec son fidèle ami Brian Eno (qui avait lancé l’an dernier un appel de fonds suite à l’hospitalisation de Hassell), annonce les grandes fusions à venir entre musiques traditionnelles non occidentales et expérimentations électroniques à tendance ambient. Le trompettiste apparaît à cette même époque sur un autre disque déterminant, le “Remain in Light” des Talking Heads coproduit par Eno.
A sa riche discographie (environ 25 albums), il faut ajouter une longue liste de sessions ou collaborations plus poussées avec des artistes de tous les univers. Dans le monde du rock et de la pop, on peut citer David Sylvian (notamment sur l’album “Brilliant Trees” en 1984), Peter Gabriel (les B.O. de “Birdy” et “La Dernière Tentation du Christ”), Lloyd Cole and the Commotions (le morceau “Big Snake” sur “Mainstream”), Tears For Fears, Stina Nordenstam, k.d. lang ou Ani DiFranco.
Quelques mois après Harold Budd, c’est un autre musicien ayant réussi à amener l’avant-garde à un large public qui disparaît.