Très attendu depuis plus de quatre ans et la parution d’un EP remarqué (“Ordinary People”), le premier album de Good Morning TV ne déçoit pas. Sur “Small Talk”, la formation française portée par Bérénice Deloire marie sans forcément les mélanger dream pop et (gentil) shoegaze.
Après une première expérience chez les Lyonnais de Talkie Walkie, Bérénice Deloire défend sa musique avec une conviction non feinte. Accompagnée de Thibault Picot à la guitare, Barth Bouveret à la basse et Hugo Dupuis à la batterie, elle aura pris son temps pour enregistrer dans une maison du sud de la France ce premier opus, après deux ans d’écriture. “Small Talk” alterne et conjugue avec brio, parfois dans le même titre, dream pop teintée de psychédélisme et distorsions plus noisy. L’introductif “Insomniac” illustre parfaitement ce mélange des genres : des notes de claviers comme une berceuse ou une ritournelle, puis la voix haut perchée de Bérénice Deloire sur une guitare légère qui s’alourdit et se contorsionne vers la deuxième minute.
Beaucoup de titres de l’album possèdent cette construction : une entrée en matière très pop avant que les choses ne s’enveniment et ne finissent dans le chaos. Plus calmes, des morceaux comme “Lethargic Way” ou “Tourism Business Pt. I” nous ramènent bizarrement à la folk sautillante et pourtant emplie de spleen de Stina Nordenstam (période “The World Is Saved”, 2004). D’autres, s’ils empruntent le même chemin, vont bifurquer vers des routes plus cabossées et des cieux un peu moins cléments (“Tourism Business Pt. II”, “Emptiness Overload”, “Pizza delivery Girl”, “Entertainment”). Le dernier morceau de l’album, “Blue Veins”, avec sa construction plus complexe et son brutal changement de ton, résume la dualité de Good Morning TV, entre Beach House et David Lynch, entre rêve et cauchemar. Il faut se réveiller. Good morning.
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