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Disques

Sigh Of Relief – The Dark Surround

L’aura de Bubba Kadane (Bedhead, The New Year…) en ghost in the machine

La première fois qu’on a revu Etienne Greib après dix ans d’exil, c’était à un concert de Teenage Fanclub au Trabendo. La toute première chose qu’il m’a demandée, c’est : « tu as écouté le projet solo de Bubba Kadane qui vient de sortir ? » C’est pas beau, ça ?

Bubba Kadane (Bedhead, The New Year, Overseas, l’excellence, what else ?) prenait donc la poudre d’escampette, en solitaire, avec le projet Sigh Of Relief. “Injection” (2019), surprenant, présentait un post-rock délavé en ambient pour lequel Bubba, maître ès guitares, laissait son instrument pour des sons synthétiques manipulés électroniquement avec moult effets.

“The Dark Surround” reprend la même piste sur quatre titres, retrouvant pourtant des chemins plus rock, les riffs ayant laissé place à des boucles mélodiques et rythmiques. On retrouve toutes les ambiances mélancoliques de Bedhead/The New Year mais comme passées dans un épais brouillard ou une bruine. Avec Sigh Of Relief, Bubba Kadane est plus cotonneux que jamais, presque opiacé. Fatigue, engourdissement, ressassement, c’est ce qui s’échappe de “The Tranquility Sequence”, ambient presque pop, dans lequel on distinguerait vaguement des voix, un refrain ad aeternam lumineux malgré tout (les agaceries grisâtres d’un monde dont on chercherait en vain à s’évader). Il n’y a finalement pas loin entre le slowcore et l’ambient, surtout quand on habite à Dallas, ville qui abrite la Rothko Chapel. On imaginerait d’ailleurs assez bien qu’une diffusion des enregistrements de Sigh Of Relief puisse y remplacer la composition de Morton Feldman.

Plus que le canevas Kadane retravaillé sur d’autres surfaces, on retrouve l’âme, diffuse, brouillée, indéfinissable mais présente qui fait le charme de Bubba : une présence au monde définitivement singulière.

“Injection” (avril 2019) et “The Dark Surround”, sorti le 19 mai 2021, sont disponibles en téléchargement numérique sur Bandcamp. En attendant le prochain Overseas, auquel il ne manquait plus (l’an passé) que quelques paroles et prises de David Bazan.

Avec l’aide de Johanna D, texane de cœur.

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