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Disques

Django Django – Glowing in the Dark

Fidèles à leur rythme de production – un album tous les trois ans –, les Anglais de Django Django publient leur quatrième long format. Après un troisième opus décevant, le groupe renoue avec ses premières amours dans ce “Glowing in the Dark” lumineux, joyeux et maîtrisé.

Honnêtement, nous n’y croyions plus vraiment. En 2018, Django Django sortait son troisième album, “Marble Skies”, qui nous laissait de marbre. Un peu creux, redondant, à deux doigts du cliché, l’œuvre ne suscita que bien peu d’émotions en comparaison avec la joie procurée par “Django Django” (2012) et “Born Under Saturn” (2015). C’est dire l’agréable surprise éprouvée en posant ce “Glowing in the Dark” sur la platine. Avec sa bonne humeur plus contagieuse qu’un variant anglais et ses rythmes endiablées, l’album renoue avec ce qui a fait le succès du groupe. Car la touche Django Django est bien là : un mélange de pop à guitare et de house, une batterie qui sonne la charge comme la cavalerie d’un western de l’espace, une voix haut perchée et des chœurs, souvent en canon. “Glowing in the Dark” commence d’ailleurs très fort avec “Spirals”, véritable tube en puissance avec sa guitare claire, son rythme tribal typique et ses claviers psyché.

On appréciera aussi tout au long de cet album la concision des titres, preuve qu’un groupe n’a pas besoin de tirer à la ligne lorsqu’il tient une bonne idée. Malgré tous les apparats et la production léchée, Django Django a décidé de faire plus simple cette fois, et c’est tant mieux. “Waking Up”, chantée par notre Charlotte Gainsbourg nationale, illustre parfaitement cette simplicité. Ou encore le bien nommé “Free from Gravity”, plus léger que l’air. Les barrières disparaissent et MGMT, Hot Chip, The Beach Boys et Primal Scream se télescopent dans la joie et l’allégresse. “The World Will Turn” se voit débarrassé de ses machines et devient un morceau folk presque classique. Plusieurs morceaux (“Got Me Worried”, “Headrush” ou “Night of the Buffalo”) sonnent toutefois comme un retour aux sources, sans lourdeur aucune.

On pourra toutefois regretter une fin d’album un peu too much. Sortez les bandeaux fluo pour un grand bond dans les années 80… qui peut laisser perplexe. “Hold Fast” est une resucée de Hot Chip et le final “Asking for More” fait de l’œil (mauvais) à Metronomy, ce qui est bien dommage quand on a le talent de Django Django. En fin de compte, “Glowing in the Dark” est quand même une réussite, une lueur d’espoir dans un monde bien sombre, un album ouvert, accueillant et joyeux venu d’un Royaume-Uni refermé sur lui-même et qui fait la gueule. S’il n’est plus forcément la bande de savants fous que l’on nous présentait il y a dix ans, Django Django est à nouveau un groupe sans barrière, libéré. Django Django unchained, en quelque sorte.

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