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Disques

Cécile Seraud – Shoden

Cécile Seraud n’a pas toujours été penchée sur son clavier, elle qui est diplômée du conservatoire et entrée dans l’univers musical par la guitare classique. A l’écoute de ce “Shoden”, il eût été toutefois dommage qu’elle ne décide pas, il y a quelques années, de s’offrir ce piano. Déclic pour la musicienne, qui décide de se consacrer pleinement à la musique.
La Bretonne, au travers de son jeu, garde sans doute de cet apprentissage tardif une magnifique forme de fraîcheur dans son jeu, simple mais qui semble du coup terriblement vivant et émouvant. Ces morceaux convoquent aussi bien la figure incontournable de Yann Tiersen que les plus classiques Chopin ou Satie, mais elle y apporte sa touche personnelle. Elle prend la forme d’une douceur, d’un caractère intime qui nous fait rentrer pleinement dans son corps-à-corps avec son instrument, qui est tout juste parfois épaulé d’un violoncelle.

Attachée à l’océan, Cécile Seraud en tire une atmosphère faite de vagues, de temps calmes comme d’agitation subite, sans que jamais les changements ne semblent abrupts ou gratuits. On se laisse embarquer avec bonheur dans cette “Petite valse perdue” qui tourbillonne, dans le plus tumultueux “Pen Er Malo” qui tourne à l’orage en alternance avec une mer d’huile, avant que “Tendresses” n’amène une vague de douceur. Ponctué de petits interludes, autant de grandes inspirations, le disque se referme sur le magnifique “Life”, qui en un format plus court évoque Max Richter et une mélodie enfantine à la fois. Lumineux, délicat, “Shoden” est une belle introduction à l’univers de Cécile Seraud, dont on espère qu’il va continuer à s’étendre.

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