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Disques

Fontaines D.C. – A Hero’s Death

A l’instar de quelques autres héros irlandais, les cinq de Fontaines D.C. pourraient bien être les sauveurs de cette année. Alors quoi, “A Hero’s Death”, disque de l’année ? Vraiment ? Une question à laquelle on peut répondre par l’affirmative dès l’immense “I Don’t Belong” placé en ouverture. Un titre aux airs faussement calmes dont le sens inné pour les fulgurances soniques a le mérite de mettre tous le monde d’accord tout en donnant l’impression de n’être jamais complètement dedans. Le génie de Fontaines D.C. tient probablement dans ces 4 minutes et 31 secondes où ils posent l’un des plus beaux démarrages que l’on ait pu entendre sur un second album, tout en donnant, paradoxalement, l’impression de ne pas totalement y être.

Pour reprendre un cliché, il semblerait qu’en 2020 être rock signifie être blasé tout en continuant d’y croire un peu, malgré tout. Sur “Love Is the Main Thing”, on joue les mêmes accords de guitare, encore et encore, tout en sortant quelques riffs essentiels qui semblent être revenus de tout. Avec “Televised Mind”, la section rythmique retrouve la foi, la basse vrombit comme jamais sur les premières secondes, les guitares nous jouent leurs petites phrases classieuses pour accompagner le chant désabusé de Grian Chatten. Enfin, l’intro de “Oh Such a Spring”, tout en clins d’œil à Metallica, nous évoque avec nostalgie une adolescence définitivement perdue.

Et puis il y a ce clip de “A Hero’s Death” (le morceau), avec Aiden Gillen – l’interprète de Petyr Baelish dans la série “Game Of Thrones”, mais aussi de Thomas Carcetti dans “The Wire” – en présentateur télé un peu perdu dans une sorte de remake lynchien de “Groundhog Day” (“Un jour sans fin”). Une micro-odyssée où la musique de Fontaines D.C. trouve soudainement une sorte de poésie urgente et désarmante. Alors, disque de l’année ? Vraiment ? Assurément.

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